Première lettre de Mikheïl Saakachvili à BHL

L’ancien président géorgien, Mikheïl Saakachvili, devenu opposant du pouvoir passé aux ordres de Poutine a écrit à BHL depuis sa prison, où il fut empoisonné.

Lettre manuscrite de Mikheïl Saakachvili à BHL, datée du 22 février 2023.
Lettre manuscrite de Mikheïl Saakachvili à BHL, datée du 22 février 2023.

Retranscription :

Tbilissi, le 22 février
Cher Bernard
Je m’épuise de jour en jour, ayant perdu plus de 50 kg en moins d’un an. Je faisais 120 kg. Je n’en fais plus que 65.
Je suis certain d’avoir été empoisonné dans ma cellule, avec des métaux lourds comme l’a montré une équipe de médecins étrangers. C’est ça être un « prisonnier de Poutine ».
Je t’écris pour demander ton soutien, pour parler de ma torture, de mon empoisonnement, de l’intérêt direct du Kremlin à me tuer.
Je vois moins alerter sur mon sort à moi que pour ce que représente ma détention pour la Géorgie, l’Ukraine et la région.
Ma mort en prison ferait que la Géorgie, contrôlé par Bidzina Ivanichivili, un oligarque aux ordres de Moscou, serait coupé du monde occidental et jeté dans les bras de la Russie. Ce serait une catastrophe pour toute la région.
Cher Bernard en août 2008 tu es venu en Géorgie pour soutenir mon pays. Tu avais parfaitement compris que l’enjeu de cette guerre c’était les valeurs Européennes, démocratiques.
Rien n’a changé en 15 ans, sauf que maintenant Poutine fait une guerre totale et que moi et la Géorgie on fait partie de cette histoire. Porte-parole de la Ministre des Affaires étrangères Zakharova a déclaré que ma sortie c’est qui attend [Ndlr : le passage noté en italique est difficilement lisible dans la lettre manuscrite] Zelensky.
Merci pour ton aide
Mikheïl Saakachvili

Réponse de BHL :

Bernard-Henri Lévy a répondu cette lettre le 28 février 2023 dans son Bloc-Notes du Point, « Mikheïl Saakachvili ne doit pas mourir ». Il a également réagi sur Twitter : « Je suis à Kiev. Je viens de recevoir cette lettre de Mikheïl Saakachvili. Empoisonné par Poutine. Emprisonné par les sbires du Kremlin à Tbilissi. Danger de mort. Crime d’État. Je connais cet homme. C’est un homme bon. Courageux. Le ton de sa lettre est celui d’un homme à bout de souffle. »


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