Comme annoncé en début d’émission, « Bernard-Henri Lévy est inclassable ». Il fait « de la philosophie sans être professeur, de la politique sans être élu, du reportage sans être journaliste, de la diplomatie sans être diplomate ». Toujours sujet de polémique, BHL intrigue. Pour cerner un peu mieux le personnage, Marc-Olivier Fogiel a invité Bernard-Henri Lévy à s’assoir sur son « Divan » et à expliquer le pourquoi de son « besoin de peser sur le cours de l’histoire ».

Dans le programme, il est donc revenu sur son enfance, sur sa carrière mais aussi sur des sujets controversés comme son implication dans le trafic d’armes pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Il s’est également arrêté sur son tempérament parfois « violent », comme par exemple sa réaction face à l’attaque à la tarte à la crème perpétrée samedi soir dernier par Noël Godin. « Une attaque au visage […] Je pense que c’est un acte fascisant. Ce n’est pas drôle, ce n’est pas du post situationnisme, c’est du para-fascisme, on ne frappe pas impunément, même avec de la crème, le visage d’une femme ou d’un homme […] Le visage c’est la part sainte d’un humain donc je n’aime pas ça, et je cogne. »

BHL n’hésite pas à avoir recours aux poings lorsque les mots sont inefficaces. Il a expliqué à Marc-Olivier Fogiel en être déjà venu aux mains plusieurs fois, dans deux sortes de situations. « Il m’est arrivé de me battre, il y a eu deux cas, quand j’étais enfant ou adolescent je me battais contre les antisémites et ça c’est ce qu’on m’avait appris, qu’il ne fallait pas argumenter qu’il fallait frapper, donc je frappais. Et puis les autres types de circonstances, ça a été quand parfois on a manqué de respect en ma présence à quelqu’un qui avait moins les moyens que moi de se défendre. Par exemple une femme, par exemple ma femme (Arielle Dombasle, NDLR), ça a dû m’arriver de me battre pour elle, oui », a confessé l’auteur.

« J’aime l’idée qu’on soit sa propre œuvre »

Il a également tenu à remercier, en quelques sorte, ceux qui le défendait lors d’attaques répétées à l’encontre de ses idées. « Le système anti-BHL est tellement puissant, la volonté d’empêcher mes thèses d’être entendues peut être tellement forte, qu’heureusement qu’il y a un petit glacis protecteur de femmes et d’hommes qui ne sont pas mes copains et que parfois je ne connais pas mais qui suivent mon travail avec fidélité et sincérité », a-t-il exprimé.

Mais le très controversé BHL a également montré un visage tendre pendant l’émission, lorsque son père, André Lévy, a été mentionné. Démentant le fait que son père ait fait fortune dans la déforestation, Bernard-Henri a exprimé à quel point son père était son modèle. « Il fait partie de ces hommes qu’on appelle des Self-made men (des hommes qui se sont construits eux-mêmes, qui ont réussi par eux-même, NDLR) il a fait sa vie et sa fortune à la force du poignet. J’aime l’idée qu’on soit sa propre œuvre, qu’on se façonne soi-même, qu’on ne laisse pas ni les circonstances, ni le destin, ni la famille, ni l’héritage de vous faire vous-même. Il a commencé son existence par un acte de rébellion contre sa famille, contre son milieu, contre la France, celle de la non intervention en Espagne, puis la France qui se couchait devant Vichy et devant Hitler », a raconté fièrement le philosophe avant de reprendre : « Vous dites “mon père ce héros” mais vous n’avez pas tort, parce que je le pense ».


Autres contenus sur ces thèmes