C’est un petit territoire, kurde, au centre du Moyen-Orient. Pris en tenaille entre la Turquie d’Erdogan, l’Irak de Daech et la Syrie de Bachar. Un cœur vaillant qu’aiguillonnent des bataillons d’amazones.
Le Rojava plie mais ne rompt point. Il est un rempart ignoré de l’Europe contre le terrorisme, le fascislamisme et tous leurs fils, haineux comme repentis.
Bernard-Henri Lévy va à la rencontre des Français de Daech.
« C’est une prison moderne, à Derik, sud de Qamishli, la capitale. […] Les gardiens sont casqués, masqués, vêtus de noir. Et l’on n’accède au quartier de haute sécurité qu’après avoir franchi une série de couloirs, de grilles et de portes blindées. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Blessé, les jambes prises dans un appareillage de pinces et de ferrailles, le prisonnier me hurle, avec un accent chti : “On vous a reconnu !” Puis, déclenchant un brouhaha de plaintes maigres : “Est-ce que vous savez qui va nous juger et quand ?” »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Ils sont une douzaine, regroupés au fond de la cellule, de dos et, à notre arrivée, en train de prier. Mais, à l’appel de leur cerbère posté derrière le judas, ils se retournent comme un seul homme et je me trouve face à ces djihadistes qui furent, m’a-t-on prévenu, les pires assassins de Raqqa mais qui, dans cette pièce trop éclairée, sentant la vieille cave et où s’entassent des couvertures aux couleurs criardes, ont l’air de pauvres hères, joggings et polos crasseux, yeux ternes, résignés. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Quelques kilomètres plus loin, deuxième prison. Celle des enfants. En réalité, c’est une sorte de cloître bordé d’arcades et transformé en maison de correction. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Il y a là une centaine d’adolescents, tous des garçons, qui, comme le New-Yorkais Nelson ou le petit Toulousain Ahmed, disent n’avoir commis d’autre crime que d’avoir un père ou une mère terroristes. Ils semblent des petits animaux traqués. Beaucoup ne savent pas si leurs parents sont encore en vie. Et ils ont cet air d’anxiété désœuvrée qui est le signe des gamins privés d’avenir. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Je pense aux femmes combattantes qui, dans L’Iliade, étaient les protectrices des villes. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Je pense à Penthésilée, reine des Amazones, qui aime Achille, l’affronte en combat singulier et, dans la version de Kleist, parvient à le tuer. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Les soldates, lorsque nous arrivons, à l’aube, sont à l’exercice. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Ces jeunes femmes n’aiment ni leur ennemi ni quiconque. Ces guerrières sont mariées avec le Rojava comme des moniales avec le Christ. Ni séduction ni passion : le puritanisme laïque d’un peuple d’Antigones qui veille sur ses 11 000 morts de la guerre contre Daech et, désormais, contre Erdogan. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
L’entraînement auprès des héroïnes du Rojava se poursuit…
« Kurdistan est son nom de guerre. C’est un petit bout de femme, jolie, les cheveux nattés, qui commande un bataillon d’une centaine de filles stationné quelque part à proximité de la ligne de front. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
Les Amazones kurdes se rassemblent autour d’un feu…
Au milieu des récits de combats et des chants kurdes…
Un moment de partage qui s’est prolongé dans la nuit.