Deux ans que ne l'avais-je pas revu. Je le trouve rajeuni. Aminci. Une allégresse nouvelle dans le visage, et dans la voix. « Comment ça va ? Ça va. J'irais mieux sans ce foutu problème. Mais enfin je vais bien. Comme toujours, quand je suis dans les dernières pages d'un roman. C'est un moment très excitant. » Les deux gardes du corps sont restés sur le palier, au deuxième étage de cet hôtel du centre de Londres où Scotland Yard, comme chaque fois, a fixé notre rendez-vous. Oreillettes. Têtes de héros de John Le Carré. Je n'ai pas eu droit, avant son arrivée, au manège habituel : flicage du hall, interception discrète de mes coups de téléphone, fouille de la…

La liberté en trompe-l’oeil de Salman Rushdie
Par Bernard-Henri Lévy
Article paru dans Le Monde, 10 juin 1998
Bernard-Henri Lévy a accompagné l’auteur des « Versets sataniques » das les rues de Londres. Homme traqué, homme de l’ombre, il parle de littérature, de son fils, de la mort, de Lady Di, de la nausée de la politique. Portrait d’un homme trop seul pour être libre.
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