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Coluche

Par Liliane Lazar

Coluche et BHL ont fondé ensemble, avec d’autres, SOS Racisme. Le philosophe a salué la générosité de l’humoriste au grand cœur.

Portrait en noir et blanc de Coluche
Coluche. ©DR

Coluche et Bernard-Henri Lévy

Ils font (avec Simone Signoret, Guy Bedos, Harlem Désir, d’autres) tribune commune, le 19 février 1985, à l’Hôtel Lutetia, à Paris, pour le « lancement » de l’association SOS Racisme-Touche pas à mon pote.

Ils ont le même biographe, Philippe Boggio – auteur, en 1991, de Coluche, l’histoire d’un mec (Flammarion) et, en 2005, de Bernard-Henri Lévy, une vie (La Table Ronde).

Bernard-Henri Lévy rend un vibrant hommage à Coluche dans le numéro de la revue Autrement (Mai 2009) consacré au 150ème anniversaire de la bataille de Solferino qui fut, elle-même, l’acte de naissance de la Croix-Rouge.

Bernard-Henri Lévy à propos de Coluche

Je me souviens de Coluche inventant, quelques mois avant de mourir, cette grande institution que sont les Restos du Cœur.

Je me souviens du mec qui aimait dire aux imbéciles qu’il n’était pas un nouveau riche mais un ancien pauvre.

Je me souviens de son idée géniale d’une grande cantine pour tous où tous seraient traités avec honneur et comptés parmi les humains.

Je me souviens de sa façon de dire, encore, que le problème, pour un pauvre, ce n’est pas seulement de s’assurer qu’il a quelqu’un sur qui compter mais que lui, le pauvre, compte aussi pour des quelqu’uns et qu’il n’est plus cet être minuscule et dérisoire, ce vermisseau, ce corps infime et cette âme exsangue, dont on trouve tant d’exemplaires dans le moderne Hôpital Général qui fait si bon ménage avec la moderne Charité.

Et, me souvenant de tout cela, je songe que ce qu’il nous faut là, ce qui manque le plus cruellement mais qui, on ne sait jamais, finira peut-être par surgir en mémoire et dans l’urgence, ce n’est plus ni un Agee, ni un Levinas, mais bel et bien un nouveau Coluche.

Autrement, mai 2009.


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