Le Jugement dernier est la première pièce de théâtre écrite par Bernard-Henri Lévy. Un seul décor, neuf personnages qui, tous, furent plus ou moins mêlés aux grands drames de ce siècle. Cette pièce au ton grinçant sera créée au Théâtre de l’Atelier à Paris par Jean-Louis Martinelli au mois de novembre 1992, avec comme distribution : Gisèle Casadesus, Arielle Dombasle, Jacques François, Pierre Vaneck, notamment.
À propos du Jugement dernier, Elie Wiesel écrit Le Figaro : « Dans cette première pièce de Bernard-Henri Lévy, ce qui en premier lieu intrigue et émeut son ami spectateur, c’est le regard désespéré et pourtant rieur qu’il porte sur notre siècle finissant. […] Je sais pour l’avoir vu que le jeu des comédiens est tout simplement admirable. J’affirme aussi que tout ce que Bernard-Henri Lévy fait et dit sollicite notre attention. Les problèmes qu’il pose et qu’il examine nous interpellent avec sa puissance d’expression habituelle. Comme dans ses essais où il démasque brillamment la barbarie idéologique à l’extrême-droite comme à l’extrême-gauche, l’auteur touche dans cette comédie métaphysique qu’il veut tragique, et inversement, à ce qui constitue l’essence même du projet humain pour une société oscillant entre l’attrait de la mort et la séduction de la farce rédemptrice. »
Alain Robbe-Grillet, quant à lui, adresse une lettre à l’auteur de la pièce dans le JDD : « Ta pièce est destructrice. Destructrice de nos utopies ou idéalismes, destructrice de notre belle âme et de nos bons sentiments, destructrice de notre tenace croyance en l’opposition du Bien et du Mal, destructrice de la comédie humaine dont pourtant ton entreprise ouvertement relève. »