« À Boutcha, comme à Irpin, les rues ont été nettoyées des cadavres laissés derrière eux par les Russes. Mais les récits des survivantes sont aussi glaçants que les images. Cet acharnement contre des civils parce qu’on a perdu la guerre à la loyale, cette unité prise de folie qui, avant de partir vers le nouveau front, se venge sur les otages qui lui tombent sous la main, cela rappelle à un Français quelque chose. La division Das Reich, appelée vers le front de Normandie, qui, avant de faire mouvement, se paie la population d’Oradour-sur-Glane. Début et fin de l’histoire. Accélération des temps quand la guerre succède à la révolution pour faire chuter les têtes et tourner la Fortune. Passent les destins. Mais demeurent les grands peuples. »
Bernard-Henri Lévy, « Au coeur de l’Ukraine résistante et martyre » (extrait).