On en parle depuis des mois déjà, des années même. Les Américains vont quitter l’Afghanistan. Trump l’a dit. Biden n’a pas contredit.
L’odieux marché qu’ils ont passé avec les Talibans risque d’effacer les progrès acquis en vingt ans de présence internationale. Qu’en sera-t-il des femmes ? des journalistes ? de l’enseignement ? de la musique, du sport ?…
Fidèle aux engagements de son père, le jeune Ahmad Massoud a accueilli Bernard-Henri Lévy dans sa vallée du Panjshir. Là, il fourbit ses maigres armes, convaincu qu’il devra faire face aux Talibans. Les chefs et les édiles de Kaboul sont occupés à se sauver eux-mêmes, le Pakistan voisin soutient les islamistes : l’espoir est mince en ce 11 septembre 2020.
Arrivée en hélicoptère dans la vallée du Panjshir.
« C’est la même carlingue qui, dans les turbulences, tremble de toute sa longueur. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom (Grasset)
« Ce qui n’a pas changé, c’est, à l’atterrissage, ce paysage de maisons cubiques, ces fours à briques, ces vergers colorés et entourés de murets… »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom (Grasset) — À propos de l’arrvée en hélicoptère de l’équipe de tournage du fillm Une autre idée du monde, dans la vallée du Panjshir.
Bernard-Henri Lévy à la recherche du père de la jeune Homa, journaliste aux Nouvelles de Kaboul, qui s’est suicidée à l’âge de 21 faute d’avoir obtenu l’autorisation de sa famille d’épouser l’homme dont elle était amoureuse parce qu’il était chiite.
« Les fiançailles tragiques de ce Roméo et Juliette afghan… »
Bernard-Henri Lévy, Une autre idée du monde (film)
Avec Ahmad Massoud.
« Je lui fais raconter ce père légendaire et martyr auquel il ressemble de manière si troublante. Comment il rêvait d’être, à l’âge d’homme, le plus brave d’entre ses Braves… Comment il se contentait, en attendant – mais avec quel amour ! –, de lui apporter son thé du soir et de l’aider, quand il rentrait d’opération, à délacer ses souliers… Cette maison que Massoud a construite, mais où il n’a eu le temps de passer que les deux dernières semaines de sa brève vie… Ce jardin qu’il a conçu et planté avec un art digne des jardins moghols de Babur… »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
Avec Ahmad Massoud.
« L’instant de la mort dont je n’ai jamais lu de relation vraiment fiable et qu’il me raconte tandis que nous franchissons le pont où ils avaient l’habitude d’aller marcher. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Nous revenons à sa maison d’enfant où nous prenons un dernier thé sur les longs sofas grenat, face au torrent où méditait son père. “Je n’aime que trois choses au monde, commence-t-il. Les livres. Les jardins. Et puis l’astronomie. […] Mais quelqu’un devait reprendre le flambeau. Il ne fallait pas que s’éteigne l’espoir qu’incarne la gloire de mon père. Alors oui, pour cette raison, et cette raison seule, je suis prêt à la relève…”. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Je le découvre, au milieu de ses commandants désormais en état d’alerte et dont certains ont l’âge d’avoir servi son père. J’observe, tandis qu’il inspecte leurs positions et les exhorte à la résistance, l’autorité qui se dégage de son visage encore poupin. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Au fond d’une gorge vertigineuse où l’on n’entend que les sonnailles d’un troupeau dans le lointain, arrive le moment du concours de tir au fusil d’assaut que son père avait pour habitude, lui aussi, de proposer à ses invités. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
Les moudjahidins et les habitants du Panjshir se réunissent pour entendre les discours d’Ahmad Massoud et de Bernard-Henri Lévy.
« Merci à Ahmad Massoud, le bien nommé, de tenir les promesses de son père. Merci d’être la même sentinelle veillant au cœur de cette terre dont le nom restera gravé dans le livre du courage et de la grandeur des hommes. […] Un nouveau Lion du Panchir est né. Et c’est une belle nouvelle, en ces temps sombres, pour les hommes de bonne volonté. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom
« Puis nous allons au mausolée de marbre où repose son père, et où l’attendent d’autres commandants mais, surtout, en ce premier vendredi d’après le Massoud-day, des délégations venues de Kandahar et de Jalalabad pour célébrer la mémoire du Lion du Panjshir. »
Bernard-Henri, Sur la route des hommes sans nom (Grasset)
Survol de la vallée en hélicoptère.
Avec Abdullah Abdullah, Président du Haut Conseil pour la réconciliation nationale.
Bernard-Henri Lévy et Abdullah Abdullah, Président du Haut Conseil pour la réconciliation nationale.
À l’ambassade de France de Kaboul, en compagnie du Consul David Martiron (à droite).
« J’ai habité l’ambassade de France, dans les premiers mois de 2002, Jacques Chirac m’ayant chargé d’une mission sur la contribution de la France à la reconstruction de l’Afghanistan martyr et donc, pour parler clair, à l’éradication des talibans. Près de vingt ans plus tard, où en sommes-nous ? La bonne nouvelle c’est que nous y avons un ambassadeur, David Martinon, qui ne ménage pas sa peine pour convaincre les Afghans qu’il serait suicidaire […] de céder au chantage islamiste. »
Bernard-Henri Lévy, Sur la route des hommes sans nom