Bernard-Henri Lévy


Bernard-Henri Lévy – Mort de Khadafi : « Un lynchage, la nausée » (France Inter) (22 octobre 2011)

Le 22 octobre 2011, Bernard-Henri Lévy était l’invité de Patrick Cohen sur France Inter.

Interrogé sur la façon dont Kadhafi a été capturé et tué, Bernard-Henri Lévy répond : « La manière dont il a été mis à mort n’est pas conforme à la grandeur et à l’exemplarité de cette révolution qui se déploie en Libye depuis 8 mois. C’est ce que je j’ai dit hier soir et cette nuit à certains responsables du CNT et notamment au colonel dont dépendait l’unité qui a procédé à cette exécution. Je suis de ceux qui pensent que ça aurait été mieux si, en effet, il avait été arrête et déféré à la Cour Pénal International. La place des criminels de guerre est dans le box des accusés d’un tribunal , elle n’est pas sur le pavé, lynchés de cette manière- là. »

Bernard-Henri Lévy rajoute : « Je pense qu’une majorité de membres du CNT regrettent aujourd’hui qu’il n’y ait pas ce procès. Pourquoi ? Parce qu’ils savent qu’une démocratie, ça ne se fabrique pas sur un trou de mémoire. Et que avec Kadhafi est morte l’archive du crime, l’archive de l’horreur, l’archive de la dictature. J’ai eu plusieurs conversations hier soir avec eux. Ils auraient voulu un procès. Que lumière soit faite sur les crimes perpétrés, Lockerbie, l’IRA et puis les crimes contre le peuple libyen ».

L’avenir de la Libye ? «J’ai confiance et ce n’est pas seulement un acte de foi, je crois que les conditions sont réunies. La différence avec les dictateurs de la Tunisie et l’Egypte est qu’ils ont fui . Cette guerre-là a trempé quelque chose d’un métal, elle a trempé l’énergie d’un peuple, un désir de liberté, elle a fait en sorte que se cristallise une demande de démocratie, et quand cela se trempe dans le feu des combats, de la fraternité, des épreuves partagées, c’est assez solide et cela ne disparaitra pas au premier vent de la régression, de l’islamisme. Je crois que cela tiendra. »

A qui le tour ? « Bachar el-Assad ou Mahmoud Ahmadinejad. C’est le théorème de l’année 2011 : un dirigeant qui fait donner son armée, ses milices contre son peuple, il dégage. C’est le théorème de l’année qui s’achève. »

Bernard-Henri Lévy – Mort de Khadafi : « Un lynchage, la nausée » (France Inter) (22 octobre 2011)