Dans une tribune publiée par Le Parisien, 175 anonymes et personnalités appellent les #Giletsjaunes à un retour au calme.
Parmi les signataires, on retrouve notamment des entrepreneurs, des journalistes, des écrivains, des chefs d’entreprise, des universitaires et des artistes dont : Thierry Lhermitte, Bruno Masure, Sonia Rolland, Jean Veil, René Frydman et Bernard-Henri Lévy, qui plaident pour un retour au dialogue entre Gilets jaunes et exécutif.
« La France, face à l’Histoire, c’est d’abord le pays qui incarne la devise de la République : liberté, égalité, fraternité. Ce qui s’est passé samedi en a été la négation.
La Fraternité, c’est bien celle que voulait exprimer une majorité de Gilets jaunes et que ce mouvement aurait pu, aurait dû incarner. Mais il n’y a pas de fraternité quand on tolère, ou pire, quand on encourage la destruction de biens publics, le pillage de biens privés, l’agression physique contre les forces de l’ordre, l’offense aux symboles mêmes de la République comme la flamme du Soldat inconnu. La fraternité s’est perdue samedi dernier et il est urgent de la retrouver.
Voilà pourquoi les images de samedi ont sidéré le monde. Elles nous renvoient en miroir tout ce que nous ne sommes pas, tout ce qu’une immense majorité de nos concitoyens refuse d’être et d’incarner, non seulement vis-à-vis des autres nations mais avant tout aux yeux de nos enfants. Est-ce cela le pays dont nous sommes fiers et que nous voulons leur laisser ? Ces comportements représentent-ils les valeurs que nous souhaitons leur transmettre? Non, mille fois non.
Alors, en ce moment où chacun retient son souffle dans la perspective de ce qui pourrait arriver ce samedi, nous disons solennellement : cela doit s’arrêter et le dialogue doit prendre le relais. Le moment est venu de parler, de s’écouter, de se comprendre. Le moment est venu de retrouver le sens des mots et en même temps celui de nos responsabilités à tous et à chacun d’entre nous. Le gouvernement doit tendre la main, oui.
Au fond, notre priorité collective tient en un mot : respect. Respect pour ceux qui sont en situation difficile, respect pour les territoires et pour les élus locaux, respect pour les institutions de la République et pour ses valeurs, respect de nous-mêmes et de ceux qui nous sont chers. Étonnons le monde à nouveau , en lui montrant notre capacité à transformer la colère en débat , les revendications en solutions concrètes et à renouer ainsi avec ce que nous sommes, la France telle qu’en elle-même. »
Photo : Place de la République, Paris, 2018 @ALBK