Cela va bientôt faire deux ans que dure la guerre de la Russie contre l’Ukraine. De juin à septembre 2023, les réalisateurs Bernard-Henri Lévy et Marc Roussel sont partis en Ukraine afin de partager le quotidien des citoyens-soldats qui, dans les tranchées de Kherson, Olevsk, et, surtout, Bakhmut, s’efforcent de contrer l’invasion russe.
Avec L’Ukraine au cœur diffusé ce mardi 14 novembre à 21 h 10 sur France 2, il s’agit du troisième volet du carnet de route du penseur globe-trotter dans la guerre en Ukraine. En 2022, le philosophe avait tourné Pourquoi l’Ukraine, pour Arte. Début 2023, il s’était illustré avec Slava Ukraini sorti dans les salles. Dans L’Ukraine au cœur, BHL suit au jour le jour la deuxième contre-offensive ukrainienne, celle qui s’est déroulée l’été dernier et qui patine encore aujourd’hui. « Je crois, depuis le premier jour, que c’est l’avenir de l’Europe qui se joue ici », souligne le philosophe en note d’intention.
« C’est vraiment un carnet de route »
Dans ce documentaire, Bernard-Henri Lévy et Marc Roussel ont documenté les crimes, suivi des volontaires qui, chaque nuit, sortent intercepter les drones à la mitrailleuse et filmé des femmes et des hommes qui résistent à une barbarie déchaînée à la frontière de l’Europe. « C’est un tournage en immersion, peut-être plus encore que dans les précédents films. Il n’y a pas de théorie ou de considérations idéologiques. C’est vraiment un carnet de route. Ce qui me frappe, c’est que cette armée, ce peuple ukrainien, oscille en permanence entre la désolation et l’espérance. Cette guerre est de plus en plus terrible, de la part de la Russie », souligne Bernard-Henri Lévy dans un entretien rapporté par 20 Minutes.
Cette scène forte où BHL interroge des prisonniers russes
Les deux réalisateurs ont également rencontré des combattants internationaux, notamment israéliens, britanniques et français, qui clament que cette guerre est aussi leur guerre et que c’est le destin des démocraties qui s’y joue. Puis dans son entretien, Bernard-Henri Lévy évoque une séquence poignante du documentaire, dans laquelle il interroge des prisonniers russes. « Nous avons tenu à cette scène, car c’est comme un portrait, un sondage terrifiant, sur l’état de l’armée russe. Ces trois prisonniers, on ne les a pas choisis. C’étaient juste ceux de la journée du 17 juillet. Et je ne suis pas sûr non plus qu’ils soient 100 % représentatifs. Mais, tout de même, qu’est-ce qu’ils nous disent ? Démoralisation. Impréparation. Les commandants qui les vendent comme des esclaves », décrit-il avant de poursuivre : « Il leur manque le vrai carburant d’une victoire, qui est le moral. On ne peut gagner une guerre que quand on sait pourquoi on la fait ! Côté ukrainien, c’est le contraire. Leur moral reste inentamé. Et ça, honnêtement, ça force le respect ».
Ce film se veut une ode à l’héroïsme des Ukrainiens et un plaidoyer pour une Europe. Suite à sa diffusion ce soir en première partie de soirée, ce documentaire sortira dans les salles aux États-Unis le 6 décembre, avec une avant-première aux Nations Unis.
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