Bernard-Henri Lévy est le seul écrivain contemporain qui, à l’instar d’Hemingway, a passé sa vie à la risquer et à dénoncer les guerres en se rendant sur le terrain en Angola, au Burundi, en Somalie, en Afghanistan, en Bosnie et, dernièrement, en Ukraine. Son courage intellectuel est ici à la mesure de sa témérité. Dans son nouveau livre, Solitude d’Israël, il aborde frontalement toutes les questions qui fâchent et y répond sans ambiguïtés, sans « oui, mais… », en mettant les lecteurs face à cette réalité qu’il connaît parfaitement puisqu’il s’est rendu sur place, en Israël, dès le lendemain du 7 octobre.
D’une plume élégante et vigoureuse, il nous révèle l’ampleur de cette nouvelle forme de barbarie : le « fascislamisme » filmé par ses propres bourreaux comme ils le firent déjà à Raqqa et à Mossoul, se plaisant à diffuser des vidéos des crimes perpétrés lors de cette journée funeste. Où une femme fut violée par cinq hommes du Hamas avant d’être achevée au couteau, où d’autres furent tuées d’une balle dans le vagin, les seins coupés au cutter ou le visage incisé avant d’être décapitées. Des enfants massacrés. Des familles entières brûlées. Et d’autres prises en otage, avec leurs enfants, dont un bébé. À la question : pourquoi ? Il répond clairement. À travers l’alliance de l’Iran, de la Turquie, de la Russie, de la Chine et du djihadisme sunnite avec le Hamas se dévoile le soulèvement d’un véritable « contre-empire ». Derrière Israël, c’est l’Occident qui est visé. Face à cela, Bernard-Henri Lévy dénonce la compromission d’une Croix-Rouge qui a « perdu toute dignité », de celles et de ceux qui opinent en fonction du « contexte », dans la négation pure et simple du féminicide. Il réfute la demande de cessez-le-feu que l’on veut imposer sans conditions à Israël, alors que personne ne l’exigea des Américains lorsqu’ils envahirent l’Afghanistan après l’attaque de Ben Laden, ni de la France lorsqu’elle frappait Raqqa et Mossoul après les attentats. Seul, martèle-t-il, Israël est seul : il doit se défendre seul et doit se justifier de se défendre. Et, à travers Israël, les Juifs, victimes de l’antisémitisme qui flambe depuis le 7 octobre et s’exprime partout dans le monde : « Décidément et dramatiquement seuls. » Ce livre, fort puissant, dense, est le « J’accuse » de BHL. Un texte qui s’inscrit non seulement dans la littérature mais aussi dans la lignée des meilleurs essais de géopolitique.
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