Elle s’appelle Roxana, elle a 22 ans, les cheveux blonds tirés en arrière, le visage fatigué par les longues nuits sans sommeil, elle commande une unité de drones dans l’armée ukrainienne. Sa voix s’éteint légèrement quand on lui demande ce que sera sa vie après la guerre. Il faudrait d’abord qu’elle survive. Avant l’invasion russe, Roxana était poète, son dernier recueil s’intitule À la rencontre de la mort. Elle nous dit que son compagnon, Maksyn, écrivait lui aussi, qu’il s’était engagé mais qu’il est tombé au combat à Pokrovsk au début du mois de février.

Roxana témoigne dans le film que Bernard-Henri Lévy a tourné sur la ligne de front ces dernières semaines, et qui sera projeté ce mardi en ouverture du Festival de Cannes. Ce film s’intitule Notre guerre, tant l’on comprend que Roxana et Maksyn, si jeunes et si valeureux, se sont battus pour une certaine idée de la liberté et de la démocratie, pour des valeurs qui sont les nôtres. Et qu’il est donc légitime que les grandes puissances européennes se tiennent aux côtés de l’Ukraine.

Obtenir un cessez-le-feu de trente jours. C’est ce qu’est allé proposer depuis Kiev le président Emmanuel Macron et ses homologues à Vladimir Poutine ce week-end, démontrant ainsi l’unité de l’Europe, soutenue dans son initiative par le président américain Donald Trump. Trente jours, cela pourrait paraître bien court, pourtant, les spécialistes considèrent que cela ouvrirait l’opportunité d’une négociation. À la condition de souhaiter une paix que Poutine semble vouloir chaque fois repousser alors que ce conflit est entré dans sa quatrième année.


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