Jean-Pierre Chevènement et Bernard-Henri Lévy
Leur adversité remonte au temps du « Groupe des Experts » de François Mitterrand. Celui-ci charge Bernard-Henri Lévy du dossier de l’autogestion qui est, en principe, la chasse gardée du patron du CERES. Se nouent là une rivalité, puis une antipathie et, très vite, une querelle idéologique entre les deux hommes. Bernard-Henri Lévy, en 1981, dans un retentissant article du Matin de Paris, dénoncera le « maurrassisme » de Jean-Pierre Chevènement. Il s’opposera à lui dans un débat télévisé au sujet de la Bosnie organisé sur France 3 par Christine Ockrent. La question Saddam Hussein, soutenu par Chevènement, seront l’occasion, à deux reprises, de passes d’armes entre les deux hommes. Sans parler de la campagne présidentielle de Ségolène Royal dont ils seront les deux pôles magnétiques, parfaitement antagoniques. La chronique de cette opposition, le récit de cette double postulation de la candidate Ségolène Royal, se trouvent consignés dans Ce Grand Cadavre à la renverse (Grasset 2007). Pour Bernard-Henri Lévy, Jean-Pierre Chevènement n’est pas seulement le « complice » des Hortefeux et autres Eric Besson, il est celui qui leur a préparé la voie.
Bernard-Henri Lévy à propos de Jean-Pierre Chevènement
Comme d’habitude tout se tient : saddamisme hier ; philoserbisme aujourd’hui.
Le Point, 5 mars 1994.
L’extraordinaire aisance avec laquelle il retrouve la manière d’un Drumont qui eût pu chanter, lui aussi, dans son Vers un capitalisme national, l’insigne chance que nous avons de servir « non plus seulement l’esprit maison, mais l’esprit de la Maison France ».
Le Matin de Paris, 29 avril 1982, « Réponse à Jean-Pierre Chevènement ».
Le gros œil faussement étonné de Jean-Pierre Chevènement. Sa mine d’entêtement perpétuel que l’on prend pour du caractère alors qu’elle n’est, sans doute, que l’expression d’une manie obscure. Cette voix mielleuse, fielleuse, un peu trop ronde, qu’il a, comme le geste de se caresser la main pendant qu’il parle, empruntée à Mitterrand.
Le Point, 16 janvier 2007.
Chevènement, l’attracteur du pire par excellence, l’anti-De Gaulle, l’homme dont le succès ne s’explique que par cette façon d’aller, dans chaque famille, chercher et fédérer ce qu’il y a de plus rance, de plus navrant.
Le Point,4 janvier 2002.
Chasserons-nous enfin Chevènement de nos têtes, et Milosevic du cœur de l’Europe ?
Le Monde, 8 avril 1999.
Chevènement est, fondamentalement, un idéologue maurrassien. Il a les réflexes d’un maurrassien, il a l’idéologie d’un maurrassien.
Marianne, février 1999.
Il incarnait cette « droite dans la gauche », cette « droiche », qui n’était pas la meilleure façon, et c’est peu dire, de sortir du totalitarisme.
Ce Grand Cadavre à la renverse, Grasset, 2007.
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