François Mitterrand et Bernard-Henri Lévy
Bernard-Henri Lévy rencontre François Mitterrand en 1971.
Il entre au « Groupe des Experts » où il côtoie Michel Rocard, Laurent Fabius, Edith Cresson, Jacques Delors, beaucoup d’autres.
En 1972, à la demande de François Mitterrand, il se lance dans une campagne électorale dans la circonscription de La Manche : il doit abandonner, à la veille du dépôt officiel des candidatures – personne ne s’était avisé que, n’ayant pas encore 25 ans, il était, sauf dispense demandée en temps et en heure, inéligible.
François Mitterrand, malgré des désaccords politiques grandissants, est le témoin de son mariage avec Sylvie Bouscasse, le 9 mai 1980.
Opposé au « Programme Commun de gouvernement » avec les communistes, il décline les offres que lui fait Pierre Bérégovoy au lendemain de la victoire de 1981.
La vraie rupture, définitive, se fera treize ans plus tard, à cause, d’une part, des positions de François Mitterrand au temps de la guerre en Bosnie et, d’autre part, du rôle présumé de la France dans le génocide au Rwanda.
François Mitterrand a consacré à Bernard-Henri Lévy un beau portrait, repris dans son ouvrage L’abeille et l’architecte.
Bernard-Henri Lévy a toujours, malgré la rupture, rappelé son indéfectible tendresse, ainsi que son admiration, pour celui qui fut, à sa façon, l’un des maîtres de sa jeunesse.
François Mitterrand à propos de Bernard-Henri Lévy
J’ai connu Bernard-Henri Lévy alors qu’il venait d’entrer à Normale supérieure. Je me flatte d’avoir pressenti en ce jeune homme grave le grand écrivain qu’il sera.
Samedi 13 août 1977, L’Unité, Bloc-notes.
Le voudrait-il qu’il n’échapperait pas au feu qui le brûle. Il a déjà dans le regard, ce dandy, de la cendre. […] Bernard-Henri Lévy, caressé, adulé, propulsé, trituré par les médias… Adieu sourire de connivence, geste ailé d’une main amie, adieu langage à demi-mot ? Non, au revoir.
L’abeille et l’architecte, Flammarion.
Bernard-Henri Lévy à propos de François Mitterrand
Mitterrand commence son règne rue Soufflot, là où L’Éducation sentimentale se terminait. Est-ce un hasard ?
Le Matin de Paris 27 mai 1981.
Mitterrand ? Au grand jeu de la politique le pessimiste a toujours un coup d’avance ; et le cynique, deux.
Le Point, 1er mai 1993.
Aron disait de Giscard qu’il n’avait pas le sens du Tragique. François Mitterrand me permettra-t-il de dire qu’il l’a, lui, un peu trop ?
Corriere della Sera, 5 juin 1993.
Il a compris qu’il ne sera jamais un des très grands hommes d’Etat français ; qui sait s’il ne tente pas de marquer l’époque en devenant, à défaut, un immense personnage de roman.
Stockholm, L’Espressen, 9 mars 1995.
Ce Président littéraire, capable de nous parler de David, Isaïe ou Hérode avec la même passion que s’ils étaient ses contemporains.
Le Point, 25 juin 1995.
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