Un symbole fort. Bernard-Henri Lévy a présenté mardi son documentaire Peshmerga devant l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Dans ce film, réalisé en 2016, le philosophe français suit au plus près les combattants kurdes en Irak, en guerre contre le groupe État islamique. Cette projection, organisée par les missions permanentes de la France et du Royaume-Uni, a été vue par plus de 700 personnes mardi, ambassadeurs, journalistes et public compris.

Peu avant le début du film, « BHL » s’est exprimé pour évoquer son œuvre et dénoncer la situation au Kurdistan : « Ce film brosse le portrait d’un peuple qui a défendu, contre Daech, sa liberté et la nôtre – mais qui a eu l’audace de se rêver souverain et qui a payé ce rêve au prix le plus fort ». Le philosophe a notamment fustigé les « blocus » aériens, « l’attaque » et le « dépeçage » du territoire kurde, ou encore « l’humiliation sans précédent » des dirigeants de la région. « BHL » a également pointé du doigt « l’abandon par la communauté des nations », estimant que « notre reconnaissance » avait « manqué au peuple kurde ». « Oui, la juste protection contre l’agression lui a été refusée », a-t-il clamé.

Le philosophe a ensuite abordé le référendum kurde. Fin septembre dernier, le « oui » à l’indépendance avait recueilli 92,73% de suffrages, provoquant l’isolement de la région. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’était opposé à ce référendum. « Ils avaient troqué les armes de la guerre pour celles de la démocratie. Mais nous n’avons pas pris la mesure de leur geste magnifique. Nous avons rejeté ce partage de valeurs et d’espérance qu’ils étaient en train de nous offrir », a regretté Bernard-Henri Lévy. Et d’ajouter : « Nous leur avons honteusement tourné le dos […] La flamme du Kurdistan, que vous allez voir brûler dans ces images, ne s’éteindra pas et, un jour, renversera les montagnes du Kurdistan jusqu’au Tigre. »

Avec Peshmerga, Bernard-Henri Lévy n’en est pas à son premier documentaire. Il a déjà tourné Bosna ! (1994) dans Sarajevo assiégée et Le Serment de Tobrouk (2011) sur la Libye. Brocardé pour ce dernier film, dans lequel il se mettait en scène à de nombreuses reprises, il se fait cette fois plus discret, montrant d’âpres batailles et des images tournées avec des drones, au-delà des lignes ennemies. Ce plaidoyer pour le Kurdistan avait été globalement salué par la critique et avait été présenté lors d’une séance spéciale au Festival de Cannes 2016.


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