Honte à cette cour d’appel qui vient, une fois de plus, de déshonorer la justice californienne. Honte à ces juges, ivres d’eux-mêmes et de spectacle, qui n’avaient manifestement en tête qu’une idée : voir Roman Polanski humilié devant le tribunal de l’Opinion. Honte à ces gens qui se prétendent les défenseurs des victimes et qui en avaient une, là, de victime, une vraie victime de chair et d’os, Mme Samantha Geimer leur demandant d’abandonner ces poursuites qui lui empoisonnent littéralement la vie : ils se moquent de ce qu’elle leur demande ; ils se moquent, en réalité, de la victime et de sa souffrance ; ils n’avaient et n’ont qu’un souci – celui de leur propre jouissance nauséabonde, glauque, morbide. Honte, aux États-Unis et ailleurs, à tous ceux que ne révolte pas cet acharnement d’un autre âge, cette cruauté qui tourne à la rage, cette obsession pédophile de toute une société. Honte à tous ceux qui n’auraient pas encore compris que la vraie justice à deux vitesses, le vrai deux poids et deux mesures, la vraie et profonde injustice, s’exercent, non pas en faveur, mais au détriment de Roman Polanski. Cette double décision d’aujourd’hui est à la fois indigne et répugnante. Puisse Roman Polanski y opposer tous les recours légaux auxquels il a encore droit. Puissent les amis du droit et de la justice se tenir, dans cette nouvelle bataille qui s’annonce, à ses côtés et aux côtés de sa famille. Puisse la justice helvétique qui aura à juger des suites à donner, ou non, à la demande d’extradition, ne pas céder au chantage. Car le droit, ne l’oublions jamais, est du côté de Roman Polanski. Car la justice, la vraie justice, est, non moins que la morale, avec Roman Polanski. Ici, en tout cas, on est bien décidé à ne pas l’oublier. Ici, à La Règle du jeu, on sera, plus que jamais, au service de Roman Polanski et des siens.


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