Borodyanka, Zaporijia, Marioupol, Irpin, Boutcha, Mykolaïv… Les noms de ces villes auraient dû rester étrangers aux oreilles des Français. Mais depuis cent vingt jours elles sont les cités martyres qui subissent les exactions des soldats de Poutine partis à l’assaut de l’Ukraine . La guerre à deux heures et demie d’avion de nos frontières n’est pas seulement un murmure ou une succession de témoignages. C’est un documentaire d’une heure dans lequel Bernard-Henri Lévy ausculte les plaies, les reins et les cœurs d’un peuple encore hagard du déluge de fer et de feu qui l’assomme.

Dans Pourquoi l’Ukraine, coréalisé par le philosophe et Marc Roussel, on voit les morts et les larmes, on entend les cris et les râles, on admire le courage et l’abnégation d’un peuple qui ne renonce pas.

Appel à l’Occident

Quelques témoins rares viennent mettre des mots sur les décombres, tel Ilya Samoïlenko, commandant en second du bataillon Azov retranché dans l’usine sidérurgique d’Azovstal qui, quelques jours avant d’évacuer les lieux, confesse son impuissance. On croise également Ioulia Timochenko, ancienne Première ministre du pays, ou Vitali Klitschko, boxeur devenu maire de Kiev.

Le film résonne comme un appel à l’Occident à soutenir un peu plus encore l’Ukraine. Il permet également de mieux comprendre la métamorphose de Volodymyr Zelensky , de comédien humoriste à président chef de guerre. Sans doute est-ce ici la clé de la résistance ukrainienne : sous-estimé par Poutine, le saltimbanque est devenu un homme d’État dont la détermination et le courage stupéfient le monde. 

« Pourquoi l’Ukraine », de Bernard-Henri Lévy et Marc Roussel, diffusion mardi 28 juin à 22h25 sur Arte.


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