Sans fournir d’explication, les autorités algériennes ont refusé à Bernard-Henri Lévy l’autorisation de tourner le film qu’il projetait de réaliser en Algérie sur le conflit que connaît ce pays depuis plusieurs années. L’écrivain a confié au Monde, mardi 12 mai, que le ministère algérien de la communication et de la culture lui avait signifié cette interdiction la semaine dernière. Une lettre, à en-tête du ministère, se borne à indiquer au réalisateur de Bosna ! que « l’autorisation de tournage » qu’il avait obtenue le 4 avril était « annulée ». Cette autorisation portait sur un long métrage intitulé Pour l’Algérie, qui voulait être un film à cheval entre le reportage et la fiction, retraçant l’itinéraire qui peut être celui d’un jeune islamiste conduit à perpétrer des massacres.

Entre le moment où l’autorisation fut accordée et la décision de « l’annuler », BHL dit avoir senti les réticences de certains milieux du pouvoir. Elles se sont traduites par des refus de visas pour des membres de l’équipe et des difficultés d’ordre technique. Le film devait être produit avec la participation, notamment, de TF1-Cinéma et de Canal Plus. L’écrivain émet l’hypothèse que certaines franges du pouvoir militaire n’ont guère apprécié son témoignage, publié dans nos colonnes (Le Monde des 8 et 9 janvier) : « Ils préfèrent passer pour des assassins que pour des incompétents », commente-t-il.

D’autre part, le ministre de la communication et de la culture, Hamraoui Habib Chawki, qui devait se rendre au Festival de Cannes du 17 au 19 mai, a annulé son déplacement sans en expliquer les motifs.


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