« La place de Vladimir Poutine est devant un tribunal pénal international ». Invité ce dimanche du « Grand Rendez-Vous » Europe 1, C News, Les Echos, le philosophe Bernard-Henri Lévy n’a pas mâché ses mots : il a qualifié le président russe de « terroriste d’Etat [qui] ne se conduit pas très différemment des islamistes de Daech ». Interrogé sur les conséquences d’un jugement international sur le processus de paix, Bernard-Henri Lévy a estimé « ce n’est pas Poutine qui va décider ou pas d’accepter la paix. C’est le peuple russe, l’armée russe, ce sont les hommes de troupe qu’on envoie comme de la chair à canon ».

De retour de deux semaines en Ukraine, dont il couvre le conflit pour le magazine Paris Match, cet habitué des zones de guerre a martelé : « L’urgence, c’est que l’on arrête cette guerre, qu’on arrête le massacre, que l’armée russe rentre dans ses casernes. »

Interrogé sur la position de la France depuis le début de l’invasion russe, et sur la faible quantité des livraisons d’armes françaises par rapport à la Pologne, l’Allemagne ou l’Italie, Bernard-Henri Lévy a estimé qu’« Emmanuel Macron a toujours été très clair, il soutient la victoire de l’Ukraine ». « Peut-être qu’il ne livre pas assez d’armes, peut-être que des choses nous échappent, mais la position de la France est claire. »

Efficacité des sanctions

Face à la menace réitérée du président russe en milieu de semaine dernière de recourir à l’arme nucléaire, BHL a déclaré que cette utilisation est « possible » mais qu’il « n’y croit pas personnellement ». « La menace d’un usage sauvage de l’arme nucléaire [par Poutine], cela fait quinze ans que ça dure. »

Sur la question de l’ utilité des sanctions contre la Russie, le philosophe a souligné qu’elles « ne se jugent pas seulement à court terme : la Russie est revenue vingt ans en arrière en termes de PIB, de capacité de production, il faudra peut-être des décennies pour revenir au statu quo ante, c’est ça l’efficacité des sanctions ». Il a fustigé au passage « les éléments de langage de l’extrême droite » qui disent le contraire.

Concernant l’actualité européenne, interrogé sur la réaction d’Ursula von der Leyen, qui a évoqué vendredi des « instruments » de pression en cas de victoire de l’extrême droite en Italie ce dimanche, Bernard-Henri Levy estime que la présidente de la Commission européenne « a parlé avec le sens de l’histoire ». « L’Europe, c’est un certain nombre de devoirs, de droits, et d’immenses avantages […] mais ça implique aussi l’adhésion à un certain nombre de valeurs », a-t-il dit.


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