On se souvient avec effroi des images diffusées en février 2002 montrant le supplice de Daniel Pearl, ce journaliste américain enlevé, puis décapité, à Karachi, par une bande de « fous de Dieu ». Hanté par le meurtre barbare du reporter du Wall Street Journal, Bernard-Henri Lévy a mené sa propre enquête.

Celle-ci l’a conduit de Karachi à Londres, de Sarajevo à Dubaï, de Kandahar à Los Angeles et… Karachi. Il a remis ses pas dans ceux de la victime et de son bourreau. Il a retrouvé les témoins, les acteurs et les lieux. Il s’est plongé dans un monde de fanatismes et de passions sanglantes, de traques interminables, de manipulations périlleuses et de mensonges d’État.

Il a côtoyé la nébuleuse terroriste dans ses ramifications les plus stupéfiantes, dans ses complicités les moins avouables. À chaque étape de cette immersion dans l’univers des nouveaux « possédés », deux questions : qui a vraiment tu Daniel Pearl ?

Quel secret s’apprêtait-il à révéler quand ses assassins l’ont égorgé ? Ce sont les questions centrales du livre de Bernard-Henri Lévy Qui a tué Daniel Pearl ?, paru aux éditions Grasset. Mais c’est aussi le point de départ d’une succession qui le pousse à s’intéresser à Omar Sheikh, l’instigateur de l’enlèvement. Ce jeune homme de 29 ans, Anglais d’origine pakistanaise, parfait exemple d’intégration, bascule du jour au lendemain dans le terrorisme sanguinaire, après un passage en Bosnie en temps de guerre.

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Ce possédé de Dieu organise l’enlèvement puis la décapitation de Daniel Pearl. Pour Bernard-Henri Lévy, Ben Laden et Omar Sheikh sont les membres importants d’Al-Qaïda, mais ne sont pas les principaux leaders. Ben Laden lui-même a des maîtres, des tuteurs, des inspirateurs qu’on ne voit pas mais qui le dirigent en secret. Ses maîtres peuvent être un général des services secrets pakistanais ou un grand imam ou Gilani. BHL voit Al-Qaïda comme un gang, une mafia, un système d’extorsion de fonds et de racket. Selon lui, les États-Unis se sont trompé de cible. Ce n’est pas l’Irak qui sert de base arrière à Al-Qaïda, mais le Pakistan. Il rapporte que Ben Laden s’est caché au Pakistan. Il s’y est fait soigner et a séjourné dans l’une des grandes mosquées de Karachi qui s’appelle Binori Town.

Pour ce journaliste juif, Ben Laden et ses amis de détiennent pas encore l’arme atomique. Mais, au Pakistan, il existe des savants atomistes qui sont des islamistes convaincus et dont le rêve serait de posséder une bombe atomique comme les Américains et les Israéliens.

Au final, Qui a tué Daniel Pearl ? est un livre qui se lit comme un polar. L’auteur ne cache rien, surtout pas ses propres doutes, ses hésitations ou ses instants de découragement. Chaque chapitre est l’occasion d’incroyables révélations sur l’Internationale du crime qui sévit dans cette région du monde. Bernard-Henri Lévy écrit que le centre du monde terroriste n’est pas à Bagdad, mais plutôt dans un triangle infernal composé du Pakistan, de l’Afghanistan et du Yémen.


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