Gisèle Halimi est l’une des grandes figures du féminisme français, et plus précisément de la défense des femmes battues, violées, humiliées, dont elle fut l’avocate. Son nom est attaché au Procès de Bobigny de 1972, qui a lieu quelques mois après la parution du fameux Manifeste des 343, qu’elle a signé.
Cette année-là, à la barre du tribunal de Bobigny, la célèbre féministe défend donc Marie-Claire, 16 ans, jugée pour avoir avorté après un viol, à l’époque où la loi interdisait formellement ces pratiques. Contre l’avis de l’opinion publique, sa cliente était acquittée.
Elle publie ensuite La cause des femmes grâce à un tout jeune écrivain et philosophe de la maison Grasset, Bernard-Henri Lévy, en 1973… Il s’agit pour ce dernier de s’occuper de sa toute première œuvre en tant qu’éditeur.
Comment les droits des femmes ont évolué ? Quelle est la place de la femme en France et celle de ses libertés fondamentales telles que l’avortement ? Il est question dans ce livre de l’engagement de Gisèle Halimi, de son rapport à la politique, mais aussi de sa volonté de construire une vie, avec les hommes, de luttes sociales.
Voici avec quelle citation de Gisèle Halimi l’éditeur présentait La Cause des Femmes :
« Si j’ai comparé la condition féminine à un iceberg, c’est justement parce que tout s’entremêle, tout achoppe, tout accroche, tout dérange finalement. Jusqu’à l’invisible, jusqu’à l’indicible. Jusqu’aux racines immergées – la culture, la création, la famille, l’amour, l’homme enfin. Autant de rapports fondamentaux et masqués. Et si j’ai raconté quelques traits de mon enfance et de mon apprentissage de femme, c’est que je voulais dire aux autres femmes – surtout aux plus vulnérables d’entre elles – que pour durs et inextricables qu’ils aient pu apparaître, mes chemins m’ont menée vers elles et la lutte commune. Que la faiblesse devient force quand naît la conscience. Et que de cette force consciente doit naître la femme adulte. La Cause des Femmes voulait donc, veut, au-delà de la contraception et de l’avortement, donner tout son sens à notre liberté physique. C’est-à-dire faire éclater nos prisons, nos “enfermements” qui se complètent, se nourrissent l’un l’autre, convergent dans une tautologie subtile. Bouclée au foyer, surexploitée au travail, éloignée de la décision politique, niée dans ma sexualité, conditionnée par la culture et les mass média, je me présente : je suis la “Femme Enfermée”. »
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