Le 09 janvier 1993

Rencontre de François Mitterrand et Alija Izetbegovic

Ce jour de 1993, Bernard-Henri Lévy est le témoin de la rencontre entre le président français François Mitterrand et Alija Izetbegovic, le président bosniaque, qui a lieu grâce à lui. L’écrivain et philosophe s’est engagé corps et âme auprès des bosniaques lors de la guerre qui opposa ces derniers à la Serbie de 1992 à 1995. Il fera tout pour que la cause de la Bosnie émerge et soit plaidée en Europe. De cet engagement absolu, voient le jour son film, Bosna! et son livre Le Lys et la Cendre.

François Mitterrand avait esquissé quelques pages d’un rare portrait, de BHL, dans son livre L’abeille et l’architecte, publié en 1978, rendant ainsi un vibrant hommage au livre du philosophe La barbarie à visage humain :

J’ai apporté de France avec moi La Barbarie à visage humain que j’annote pour mes chroniques. C’est, à l’image de son auteur, un livre superbe et naïf. Superbe par le verbe, le rythme intérieur, l’amère certitude qu’il n’est qu’incertitude. […] N’empêche, le mouvement dialectique monte haut. Il atteint son point culminant au chapitre : «Crépuscule des dieux et crépuscule des hommes», long passage où l’auteur expose que « la crise du sacré est première, décisive » et que, privée de transcendance, la société s’épuise, grand arbre exubérant aux racines coupées. Et de balayer, après Freud, l’espace politique encombré des gravats d’un ordre en perdition. Voilà pourquoi je me rassure quand je le vois, coqueluche du Tout-Paris, servir de partenaire aux pitres. Bernard-Henri Lévy, caressé, adulé, propulsé, trituré par les média, adieu sourire de connivence, geste ailé d’une main amie, adieu langage à demi-mot ? Non, au revoir.
— François Mitterrand, L’abeille et l’Architecte, Flammarion, 1978.


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