Parce que les intellectuels français, appellation commode pour désigner ces écrivains et philosophes qui, avec plus ou moins de constance dans l’effort, s’engagèrent pour ou contre le communisme, le fascisme, l’Indochine, l’Algérie, le Vietnam, la Révolution et ses avatars, parce que ces intellectuels ont marqué de leurs écrits, de leurs déclarations et de leurs signatures illustres au bas de manifestes et d’appels solennels, la société, la politique et l’Histoire de ce siècle, il fallait que leur histoire fut racontée.
Aucun historien n’ayant entrepris ce travail, c’est l’un des leurs, Bernard-Henri Lévy, écrivain et philosophe français du dernier quart de siècle, qui s’en est chargé. Les Aventures de la liberté, c’est à la fois un film et un livre. Un film en quatre parties, diffusé il y a quelques semaines sur le petit écran. Un livre de 500 pages, qui vient de paraître chez Grasset.
Les Aventures de la liberté. Une histoire donc. Mais « subjective », précise le sous-titre de l’ouvrage, en pages intérieures.
« Pendant cinq ans, dans l’incertitude et la foi, j’ai nourri le projet de raconter à ma façon l’histoire des intellectuels français depuis l’Affaire Dreyfus. » Ainsi BHL présente-t-il, dans son avant-propos la démarche qui l’a conduit à enquêter en France, à Berlin, Moscou, Alger ou Pékin, dans les textes et chez les vivants (les survivants). « Une longue pérégrination dans l’espace et le temps, dans les têtes et dans les livres », sur les traces d’Aragon, Aron, Bataille, Camus, Crevel, Drieu La Rochelle, Gide, Malraux, Mauriac, Sartre.
Liste non exhaustive d’une grande famille de gens recommandables ou non. Les intègres à qui il est arrivé de se tromper, les malhonnêtes atteints de cécité aggravée, les aventuriers de la raison et les marginaux de la pensée. Tous embarqués dans un siècle de folie qui connut deux guerres mondiales et leurs suites, la montée et la mort des idéologies, la naissance et la chute du communisme, le réveil de l’Islam. Siècle d’illusions et de langues de bois, qui sut toutefois préserver le fragile principe de démocratie. Grâce aux intellectuels ou malgré eux ?
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