Ainsi donc il s’est trouvé des milliers d’hommes et de femmes pour, ce dimanche, à Paris, sous couvert de « défense de la Palestine », s’en prendre à nouveau aux juifs.

À ces imbéciles doublés de salopards, ou l’inverse, on rappellera, à toutes fins utiles, que confondre juifs et Israéliens dans une même réprobation est le principe même d’un antisémitisme qui, en France, est puni par la loi.

On rappellera qu’aucune indignation, aucune solidarité avec quelque cause que ce soit ne saurait, je ne dis même pas autoriser, mais excuser, ce geste virtuellement pogromiste qu’est la tentative d’intrusion, par la violence, dans une synagogue.

À ces salopards doublés d’imbéciles, ou l’inverse, on redira que se rassembler derrière des Qassam en carton-pâte censés reproduire les obus tirés, à l’aveugle, sur les femmes, les enfants, les vieillards, bref, les civils d’Israël, n’est pas un acte anodin mais un geste de sou- tien à une entreprise terroriste.

À ceux d’entre eux, s’il y en a, qui avaient réellement à cœur, enfin, la cause de Gaza et qui défilaient sous des banderoles évoquant les dizaines d’innocents tués depuis qu’a commencé la contre-offensive israélienne, on n’aura pas la cruauté de demander pourquoi ils ne sont jamais là, jamais, sur le même pavé parisien, pour pleurer, non les dizaines, mais les dizaines de milliers d’autres innocents tués, depuis trois ans et demi, dans cet autre pays arabe qu’est la Syrie. Mais on fera observer que, pour ces tués-là, pour les dizaines de femmes, enfants, vieillards, bref, civils de Gaza qui, si la fuite en avant criminelle du Hamas n’est pas stoppée, seront, demain, des centaines, il y a, non pas un, mais deux responsables : le pilote qui, visant une rampe de missiles iraniens cachée dans la cour d’un immeuble, touche par erreur l’immeuble voisin ; mais aussi, voire d’abord, ces monstres de cynisme qui, au message du pilote annonçant qu’il va tirer et invitant les voisins à quitter le quartier pour se mettre à l’abri, répondent invariablement : « que personne ne bouge ; que chacun reste à son poste ; que dix, cent martyrs offrent leur sang à la sainte cause, inscrite dans notre charte, de la destruction de l’État des juifs. »

Et quant aux autres, quant à ceux qui considèrent ces débordements en songeant que des fièvres partagées en sont probablement la cause, quant aux médias qui ne cessent d’évoquer en boucle l’« agression » israélienne, ou la « prison » qu’est devenue Gaza, ou la « spirale » des « violences » et des « vengeances » censée alimenter cette guerre sans fin, on leur objectera :

1. qu’il n’y a pas agression, mais contre-attaque d’Israël face à la pluie de missiles qui, encore une fois, s’abattaient sur ses villes et qu’aucun État au monde n’aurait tolérés si longtemps ;

2. que Gaza est, en effet, une sorte de prison mais que, les Israéliens l’ayant évacuée depuis bientôt dix ans, on voit mal comment ils pourraient en être les geôliers – mais quid, par contre, du Hamas qui tient l’enclave sous le joug, qui traite ses habitants comme des otages et qui, alors qu’il lui suffirait d’un mot ou, en tout cas, d’une main tendue pour que cesse le cauchemar, préfère aller au bout de sa folie criminelle ?

3. qu’entre les violences et vengeances que l’on nous présente comme « symétriques », entre le meurtre des trois adolescents juifs kidnappés et retrouvés morts près de Hébron et le meurtre du jeune Palestinien brûlé vif, deux jours plus tard, par un gang de barbares qui fait honte aux idéaux d’Israël, il y a une différence qui ne change, hélas, rien au deuil des quatre familles mais qui, pour ceux qui ont la possibilité et, donc, le devoir de garder la tête froide, change tout : les autorités politiques, judiciaires et morales d’Israël se sont horrifiées du second, l’ont condamné sans réserve et ont fait en sorte que l’on traque et arrête sans tarder ses présumés coupables ; pour le premier, dont les auteurs courent toujours, il fallait avoir l’oreille bien fine pour entendre quelque mot que ce soit dans les rangs palestiniens – si, tout de même, une phrase, celle de Khaled Mechaal, chef en exil du Hamas, « félicitant » les « mains » qui ont « enlevé » les trois jeunes gens brutalement requalifiés, pour l’occasion, de « colons juifs »…

Je doute que ces remarques puissent avoir quelque effet sur les djihadistes du dimanche, toujours les mêmes, qui, un jour, déplorent qu’on les empêche de rire avec Dieudonné ; un autre qu’on leur interdise de dire leur respect pour Mohamed Merah ; et, un autre, que la diplomatie française ne se range pas comme un seul homme derrière les « indignés » pro-Hamas.

Le reste de la France, en revanche, les femmes et hommes de bonne volonté, ceux qui n’ont pas renoncé au rêve de voir, un jour, cette terre enfin partagée, on aimerait tellement qu’ils brisent le cercle de la désinformation et de la paresse de la pensée ! Non, entre Israël et Hamas, les torts ne sont pas également distribués. Oui, le Hamas est une organisation fascislamiste dont il est urgent de libérer, aussi, les Gazaouites. Et, quant au chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, il en appelle aux Nations unies pour qu’elles fassent « pression » sur Israël : mais ne serait-il pas plus logique, plus digne et surtout plus efficace qu’il en appelle à ces fous de Dieu qui sont redevenus, après tout, depuis quelques semaines, ses partenaires de gouvernement pour exiger et obtenir d’eux qu’ils déposent, sans délai, les armes ?

Les Gazaouites méritent mieux qu’un destin de boucliers humains.

Les peuples de la région, tous ses peuples, sont fatigués de la guerre et de son cortège d’horreurs : donnons une chance à la paix.


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