Bernard-Henri Lévy est un drôle de type. Que diable va-t-il faire dans la galère pakistanaise ? L’assassinat horrible du journaliste américain Daniel Pearl le fascine, le meurtrier principal aussi. Il va, il vient, il enquête, prouve que l’islam est devenu un énorme business, frôle les services secrets, les déchiffre, et arrive à la conclusion que le terrorisme est une affaire d’Etat, tout près de la bombe atomique. Le Diable existe, dit-il. On serait presque rassuré de l’apprendre, ce qui entraînerait que Dieu, lui aussi, persiste dans ses intentions. Une autre hypothèse, plus inquiétante, est qu’une machine ou une machination, fonctionne toute seule, à travers les États-Unis eux-mêmes. Qui a tué Daniel Pearl ? Peut-être faudrait-il plutôt se demander quoi ? Comme l’écrit Français Meyronnis dans L’axe du néant, livre désormais incontournable : « À quoi sert-il de débusquer, derrière les événements, telle ou telle formation de puissances, avec des buts précis ? Ces formations existent, pourtant, mais fondues dans le Consortium planétaire, figures transitoires déjà oblitérées au moment où elles se constituent, n’ayant d’autre intelligence que celle du réseau […]. Le terrorisme islamiste, même s’il affecte de constituer une contre-polarité en face de la domination de l’Occident, n’est en réalité qu’une figure du Consortium, attirant vers lui les demi-portions de la haine. » Une certaine unification mondiale engendre ses maladies : nouvelle physiologie, nouvelles fragilités, nouveaux crimes. Histoire de l’Infamie, comme disait Borges.


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