Ses groupies l’adulent, ses détracteurs le vouent aux gémonies. Il est brillant, séduisant, beau gosse, plus cultivé qu’il n’en a l’air, un peu trop abstrait pour mon goût, et un peu trop stratège aussi. Il ? BHL, le prince des intellectuels de gauche. Prince couronné par les médias. Justement son dernier essai : Éloge des intellectuels, qui paraît chez Grasset dans la collection qu’il dirige, pêche par son ambiguïté : BHL trouve déplorable que Montand, Tapie ou Coluche s’intitulent maîtres à penser, mais il ne met aucunement en cause le système médiatique. Il cautionne la culture télévisuelle ; il reproche seulement aux intellos de ne plus mettre la plume au canon pour défendre comme jadis la Vérité, la Justice, la Raison et autres concepts aux semelles de plomb.

Cette importance réserve faite BHL réactive opportunément le débat – déjà ancien – sur ce qui peut, ce que doit être un intellectuel français. On attend de lui le livre théorique susceptible de nourrir ce débat. Derrière le masque de la star il y a, je crois, un philosophe capable de nous dire des choses importantes.


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