LIBÉRATION : Quels sont vos projets après ce Prix Médicis ?

BERNARD-HENRI LÉVY : J’ai pour règle de ne jamais parler de mes projets littéraires avant qu’ils ne soient terminés. J’ai toujours respecté cela, depuis la parution de mon premier livre, pour des raisons qui tiennent à la part de silence indispensable, selon moi, à la genèse d’un livre. Autant je m’accommode du brouhaha suivant leur parution, autant je tâche de conserver la discrétion sur les conditions de leur écriture.

Mais n’y a-t-il pas, autour du Diable en tête, des projets extra-littéraires, cinématographiques ?

C’est vrai que je n’ai pas de raisons d’être aussi discret sur ce point : il y a des projets cinématographiques : autour du Diable en tête, mais ils me regardent à peine. Je crois que les écrivains ont tort de se mêler de trop près des adaptations de leurs œuvres. Moi je suis un écrivain inadapté, et donc je ne m’occupe pas d’adaptation. S’il est vrai qu’un cinéaste trahit nécessairement un roman, ça me plairait d’être trahi par Bertolucci qui fait partie des quelques cinéastes que je respecte, comme je le lui ai dit lorsqu’il est venu me parler de son désir d’adapter le livre. Au demeurant, j’ai moi-même un projet au cinéma. De réalisation, pas de comédie : on m’a proposé des rôles mais je n’ai pas accepté.

Par exemple ?

Godard m’a demandé de jouer dans un de ses films, mais j’ai refusé parce que ça ne me plaisait pas de tourner avec lui.


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