Le voici enfin ce « BHL », premier roman du premier de nos « nouveaux philosophes » qui depuis des mois met en émoi le petit monde de l’édition parisienne !

Deux amis aiment la même femme riche. Le méchant l’épouse et lui fait un enfant, Benjamin. Survient la guerre et il se met à collaborer et même s’engage dans les troupes allemandes. Il est fusillé à la Libération. Le bon qui, lui, avait fait de la Résistance, console la veuve, vit avec elle et ils se marient.

De la difficulté d’élever un enfant pendant la guerre, de la tristesse de vivre avec un « salaud », de la joie de faire ensuite le bon choix, voilà les principaux thèmes traités dans cette première partie du livre.

Vient ensuite l’adolescence de Benjamin, beau, intelligent et riche, à la recherche de son père. Il fait souffrir de nombreuses femmes avant de tomber sous la coupe d’une belle Algérienne qui l’enrôle dans le FLN. Sa naïveté le conduit en prison. Fresque classique d’un jeune bourgeois en réaction avec son milieu. Fin de l’adolescence et de la deuxième partie du livre.

Suivent les amours de Benjamin avec une gentille provinciale à qui il révèle le plaisir mais qu’il trompe abondamment. C’est l’occasion d’un vaste tour d’horizon des mouvements d’étudiants d’avant 68, de leurs cafés préférés, de leurs héros de cinéma. (Ce n’est pas Lauren Bacall qui a tourné dans Casablanca, mais Ingrid Bergman, page 249).

La quatrième partie du livre est plus dramatique. Ce sympathique Benjamin, toujours en rupture de société, s’engage à fond dans la Révolution aux côtés de l’OLP, défend la cause palestinienne, vit à Beyrouth sous les bombes. Il offre ensuite son argent et ses services aux Brigades rouges pendant un long séjour à Rome. De retour à Paris, il abat un policier et cause la mort de la gentille provinciale.

Alors que jusqu’à ce stade la personnalité de Benjamin n’apparaissait qu’à travers le témoignage de ses proches, le livre s’achève sur sa « confession », c’est-à-dire les mêmes événements de sa vie vus sous un éclairage différent.

Telle est la trame du premier roman de Bernard-Henri Lévy, Le Diable en tête, dont l’auteur affirme que son héros est « une sorte de raccourci, de court-circuit du siècle ».

À vous de juger s’il parvient à faire des étincelles.


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