Il énerve souvent par sa suffisance. Il est jalousé parce qu’il est brillant, parfois flamboyant. Il n’empêche que Bernard-Henri Lévy fait preuve d’un sacré courage !

Son enquête, parfois romancée lorsqu’il se met en scène, sur l’assassinat, en janvier 2002, du journaliste américain Daniel Pearl est une charge impitoyable et brutale contre le régime pakistanais. L’influence des islamistes radicaux dans ce pays, l’incroyable enracinement des réseaux d’Al-Qaïda au Pakistan, le transfert du savoir-faire nucléaire officiel à l’organisation terroriste sont des perspectives terrifiantes. BHL dit que le meurtre de Daniel Pearl est un crime d’État. Le journaliste américain a été tué parce qu’il était sur deux pistes. La première : l’éventuelle possession par Al-Qaïda d’armes de destruction massive. La deuxième : une secte d’assassins, qui officierait aux confins du Pakistan, des réseaux Al-Qaïda et des États-Unis d’Amérique. Derrière Ben Laden, qui ne serait qu’un figurant, il y aurait, dans l’ombre, dans le secret des personnages considérables, des inspirateurs, des nouveaux possédés du terrorisme. Dans sa « romanquête », BHL fait encore œuvre de philosophe, en explorant les tréfonds de l’âme humaine, là où, très fragilement, le bien peut basculer dans le mal.

On peut encore regretter que Bernard-Henri Lévy se mettre un peu trop souvent en scène dans son enquête, sur les pas de l’« ami posthume », tableau moderne du mal, est prenant, captivant. Un livre fort.


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