Véritable phénomène de société, la BHL-mania a sévi hier à Marseille où l’écrivain à tour à tout participé à un Forum public de la FNAC et à une rencontre au Concorde Prado. Entre une dédicace et une pose-photo, entrecoupées par la remise inattendue d’un tableau réalisée par un fan inconnu, Bernard-Henri Lévy a eu le temps d’expliquer sa démarche sur Les Aventures de la liberté.

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BHL : Ce livre est conçu comme un roman balzacien qui met en scène sur un siècle la grande famille des intellectuels, ces personnages hauts en couleur, brillants ou terrifiants.

Après L’Éloge des intellectuels (écrit en 1987), voici le réquisitoire ?

Je suis surpris que tout le monde l’interprète ainsi. Il n’y a pas que des critiques dans mon livre.

Pourquoi en plus une série télévisée (diffusée en mars) ?

Par souci de changer d’encre, de langue. Mais le livre est plus important pour moi. Je reste avant tout écrivain.

Avez-vous des membres préférés dans cette famille ?

Je suis entièrement fasciné par Malraux qui est un héros, par Mauriac qui ne s’est jamais trompé, par Camus.

Et des haïs ?

Comment pourrais-je apprécier un Brasillach qui, en 42, recommandait à la police d’amener tous les Juifs, y compris les petits ?

Votre livre s’arrête à la chute du communisme. Depuis, il y a eu la guerre du Golfe et ses débats ? Que peuvent faire aujourd’hui les intellectuels ?

Il est clair que le monde a changé. La mort d’Althusser, il y a quelques mois, en est un symbole. L’intégrisme, tous les intégrismes, c’est le danger de demain. Et les intellectuels commettront sûrement d’autres erreurs. Car ce qui les motive, plus que des idées, ce sont des passions.

Et Bernard-Henri Lévy dans tout ça ?

À travers ce livre, je parle beaucoup de moi, pour la première fois. À mon avis, l’erreur du siècle aura été la volonté de pureté. Et, dans ma jeunesse, j’y aurais succombé comme les autres.

Finalement, que penser de l’implication politique des intellectuels, traditionnelle en France ?

Malgré les erreurs et les folies, c’est plutôt positif. Car c’est une des conditions de la constitution d’une démocratie.


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