Mardi dernier marquait le jour, partout dans le monde, du souvenir de l’Holocauste – un jour où le monde entier se penche sur un crime unique et sans équivalent.

Elie Wiesel nous a invités avec force, aussi éprouvant que cela soit, à nous souvenir de ce qui est advenu de six millions d’êtres humains.

Il voyait en Israël la pierre de touche de la survie du peuple juif et il rappelait, fût-ce impopulaire aux yeux de certains, que l’antisionisme est la couverture méprisable de l’antisémitisme.

Et puis il insistait aussi sur le fait qu’être juif, authentiquement et affirmativement juif, commande de combattre la haine et de s’engager pour les droits humains partout où règne l’oppression.

Aussi s’est-il rendu sur le terrain, au Cambodge ou en Bosnie.

Il a pressé le monde d’agir au Darfour.

Il a plaidé pour une intervention au Rwanda.

Nous, soussignés, poursuivons son œuvre et exhortons la communauté internationale à prendre pleinement conscience des internements de masse, du travail forcé à grande échelle et de la stérilisation forcée des populations ouïgoures.

À la veille de l’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver à Pékin, nous pressons les dirigeants du monde libre de donner refuge aux Ouïghours.

Nous implorons les athlètes et les Fédérations sportives de se détourner de ces Jeux jusqu’à ce que Pékin fasse le pas de réunir les familles ouïgoures.

Nous appelons les citoyens du monde à embrasser la cause de ces populations persécutées.

Le peuple chinois a stupéfié le monde, ces cinquante dernières années, par un succès économique qui l’a fait sortir de la pauvreté.

Mais le plein respect pour ce peuple implique que le gouvernement chinois reconnaisse les droits humains les plus élémentaires, qu’il coopère avec les institutions internationales pour permettre que soient menées sans entraves des investigations au Xinjiang, qu’il ferme les camps et libère les courageux dissidents qui se sont dressés pour la défense des leurs : Yalqun Rozi, Qurban Mamut, Ilham Tohti, pour n’en nommer que quelques-uns.

Le mois dernier, le président Biden a donné force de loi à un Acte du Congrès unanime sur la prévention du travail forcé imposé aux Ouïghours. D’autres pays vont-ils suivre ?

Les Nations-Unies doivent sans tarder invoquer l’obligation légale et morale de la Convention sur les génocides, pour agir en faveur du Xinjiang.

Nous formons le vœu qu’elles le fassent.

Puissent nos actions, cette année, être à la mesure de ce jour du Souvenir et de ce qu’il ordonne.