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Charles Baudelaire

Par Liliane Lazar

BHL a consacré au poète un roman. Baudelaire est, il le dit, l’écrivain français dont il se sent le plus proche, pour sa poésie, sa prose, sa philosophie.

Portrait en noir et blanc de Charles Baudelaire par Etienne Carjat en 1865.
Portrait de Charles Baudelaire par Etienne Carjat en 1865.

Bernard-Henri Lévy et Charles Baudelaire

Bernard-Henri Lévy a consacré au poète un roman, maintenant ancien mais resté comme un véritable roman-culte : Les derniers jours de Charles Baudelaire, 1988, Grasset. Ce roman a été empêché, à la dernière minute, d’obtenir le Prix Goncourt par une campagne de presse menée en particulier par la critique Françoise Xénakis. Au sein du jury, la campagne anti-Lévy fut menée par l’ancien Prix Lénine de Littérature, André Stil. Le Prix revint à Eric Orsenna. Bernard-Henri Lévy obtint le Prix Interallié. Ce livre occupe une place très importante dans la vie et l’œuvre de Bernard-Henri Lévy, car il exhume la « philosophie implicite » de Baudelaire. A savoir un antinaturalisme, un anti-historicisme, un antiprogressisme et une méfiance face à l’idée de Révolution où l’on n’a pas de peine à retrouver des leitmotivs de la pensée de Lévy lui-même.

Bernard-Henri Lévy à propos de Charles Baudelaire

Mettons que Baudelaire soit l’une de mes références fétiches. Mettons aussi qu’il soit l’écrivain français dont je me sente, sur le fond, le plus proche. Et quand je dis « sur le fond », je ne pense pas seulement au poète, mais au prosateur, j’allais presque dire au philosophe – je pense à l’auteur des Salons, au critique de Delacroix, au thuriféraire de Wagner, au contempteur du Progrès, de la Nature, du « Socialisme » à l’amoureux des villes, au haïsseur des terroirs, à l’ennemi juré de toutes les prisons, de toutes les régressions communautaires ; à l’éloge du maquillage et à la célébration de l’artifice, au prophète d’une littérature froide sans tremblé ni hasard, à l’impeccable catholique qui n’a cessé, sa vie durant, de rappeler aux euphoriques de son temps la réalité du péché, la pérennité du Mal dans l’histoire, bref, à celui qui, dans l’ordre politique autant que sur le registre métaphysique ou esthétique, a été et reste encore le plus fécond de nos modernes.

« Baudelaire-Roman » dans Questions de principe III : La suite dans les idées, p. 225.

Cette solitude de Baudelaire dans sa chambre d’hôtel bruxelloise m’est surtout apparue […] comme une sorte de situation limite où je trouvais condensés les paradoxes, les énigmes, les intensités et exemplarités qui font, qui sont, la littérature moderne.

Idem, p. 232.


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