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Daniel Pearl

Par Liliane Lazar

Après l’assassinat de Daniel Pearl, journaliste américain, BHL a enquêté sur ce crime, dans un livre-tombeau, un « romanquête » : Qui a tué Daniel Pearl ?

Portrait de Daniel Pearl
Daniel Pearl. ©AFP

Daniel Pearl et Bernard-Henri Lévy

Dès l’annonce de la mort de Daniel Pearl, Bernard-Henri Lévy prend une triple décision : partir sur les traces des tueurs afin de découvrir leur identité et, si possible, leurs mobiles ; partir sur les traces de Daniel Pearl lui-même afin de reprendre l’enquête que celui-ci était en train de mener au moment de son enlèvement ; d’élever à « cet homme ordinaire et exemplaire », à ce « juif magnifique », un « mémorial de mots » qui lui rende enfin justice. Le résultat sera la publication, en France, le 29 avril 2003, avant les États-Unis quelques mois plus tard, puis dans le reste du monde, de Qui a tué Daniel Pearl ? Le livre est une enquête rigoureuse, la seule du genre, qui a mené Lévy sur le théâtre de ce drame atroce. Tout, dans ce livre, est basé sur les faits, seulement les faits, rien que les faits. A deux exceptions près. Le monologue intérieur d’Omar Sheikh à la veille du kidnapping. Puis celui de Daniel Pearl avant l’égorgement. Ces deux monologues intérieurs sont écrits, par définition, comme des scènes de roman. C’est pour ces deux monologues intérieurs, pour bien les caractériser, pour bien faire la différence entre ces deux scènes et le reste du livre, que Lévy a inventé le mot de « romanquête ». Le livre, traduit, aux États-Unis, chez Melville House, a connu un très grand succès. La part de la vente du livre en langue anglaise revenant à l’auteur a été versée, l’année suivante, à la Daniel Pearl Foundation qui œuvre, sous la houlette de Ruth et Judea Pearl, ses parents, pour la mémoire de Daniel Pearl.

Bernard-Henri Lévy à propos de Daniel Pearl

Mon ami posthume.

Entretien avec Jérôme Béglé, Paris-Match, mars 2003.

Un Juste. L’un de ces Occidentaux qui, sans tomber dans la haine de soi, sans sombrer dans le tiers-mondisme bête qui consiste à accabler l’Europe et l’Occident de tous les crimes, était obsessionnellement ouvert à l’altérité, curieux du visage du différent, en quête perpétuelle de ce qui ne lui ressemblait pas.

Elle, mai 2003, propos recueillis par Annick Le Floc’hmoan.

Tout le propos de mon livre c’est d’essayer de faire un tombeau de mots à Daniel Pearl mais aussi de continuer son enquête, de prendre le relais, de finir son article interrompu. C’est un livre de 530 pages pour finir un impossible article, l’article non écrit de Daniel Pearl…

Propos recueilli par Mohamed Sifaoui, in La Voix du Luxembourg.

L’assassinat de Massoud, l’attentat du 11 septembre puis, maintenant, cette mort de Daniel Pearl : ce sont les trois coups qui marquent le lever de rideau du XXIe siècle.

Conversation avec Olivier Nora, le 23 février 2002, depuis Kaboul.


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