Jacques Derrida et Bernard-Henri Lévy
Comme Louis Althusser, Jacques Derrida a été le maître de Lévy à l’ENS. C’est lui qui l’a accueilli à l’École. Lui qui lui a donné, dans le cadre de son Séminaire, l’occasion de son premier « grand » texte consacré à une mise en rapport de La Naissance de la Tragédie de Nietzsche et du Théâtre et son double d’Antonin Artaud. Et lui qui l’a probablement initié, le tout premier, à la pensée d’Emmanuel Levinas. Que cette relation se soit gâtée par la suite, et parfois de manière quasi comique, c’est évident. Mais la vérité oblige à dire que, de l’ensemble de cette histoire, sont tout de même sorties deux ou trois choses importantes. Une belle évocation de la figure du « vieux maître » dans Comédie (Grasset 1997). Un adieu à Derrida repris dans Questions de principe X (sous le titre « Tombeau pour Jacques Derrida »). Et puis, bien avant tout cela, au tout début de la carrière de Lévy un texte peu connu, publié par le Magazine Littéraire en 1975, et qui reste, aujourd’hui encore, l’une des meilleures introductions à la théorie de la « déconstruction » : ce texte est repris dans Questions de principe II, pp 72 à 78. Lévy disciple et commentateur de Derrida.
Dans De la Guerre en philosophie (Grasset, février 2010) Bernard-Henri Lévy affine l’analyse et marque la distance exacte qui le sépare et le rapproche de celui que, dans Comédie, il appelait son « vieux maître ». Il explique, notamment, pourquoi il s’est toujours senti moins proche de lui, Derrida que, par exemple, d’Althusser. Fidélité de Lévy à ce maître qu’il n’a, comme Althusser, jamais renié.
Bernard-Henri Lévy à propos de Jacques Derrida
Ce qui restera de Derrida c’est la réconciliation de Husserl et de Spinoza.
14 octobre 2004, « Tombeau pour Jacques Derrida »
« Le dernier talmudiste »
Entretien avec Eric Dahan, 2007.
Réseaux sociaux officiels