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Jacques Martinez

Par Liliane Lazar

BHL a écrit à de nombreuses reprises sur la peinture de Jacques Martinez, devenu au fil du temps un ami du philosophe.

Portrait en couleur du peintre Jacques Martinez dans son atelier
Jacques Martinez. ©Mathieu Zazzo

Jacques Martinez et Bernard-Henri Lévy.

Quand Bernard-Henri Lévy a eu à choisir trois amis pour une photo de groupe intégrée par Vanity Fair au long portrait de lui publié dans son édition de janvier 2003, il a choisi Jean-Paul Enthoven, bien sûr. Gilles Hertzog, forcément. Mais aussi ce troisième personnage, son troisième inséparable, son autre mousquetaire : le peintre Jacques Martinez. Les deux hommes se sont connus à l’été 1977, dans une maison des Parcs de Saint-Tropez où Lévy séjournait avec Louis Althusser, Paul Guilbert et quelques autres. Martinez a soutenu l’œuvre de son ami dans tous les caps difficiles qu’elle a pu avoir à passer. Lévy a écrit sur Martinez à deux reprises au moins. Une fois en 1982, à l’occasion d’une exposition organisée par la galerie Daniel Templon. Une seconde fois en 2007 pour une exposition organisée à la galerie Benamou à Paris et dans le cadre d’un catalogue où son texte côtoyait un texte de la directrice d’Art Press, papesse de l’art contemporain, Catherine Millet. Lévy a aussi été l’éditeur, chez Grasset, des deux livres publiés par Martinez, Modern for ever et Par hasard et par exemple. Martinez appartient, depuis sa création, au comité de rédaction de La Règle du Jeu.

Jacques Martinez à propos de Bernard-Henri Lévy

Je dois t’avouer que j’ai le sentiment que les autres ouvrages de cette nouvelle philosophie, même quand ils s’en éloignent le plus, me semblent encore participer de cette idée selon laquelle toutes les folies que nous avons connues ne trouvent peut-être leur origine que dans un dévoiement du marxisme qui, demain, dans des mains moins impures pourrait devenir un formidable outil de connaissance, de transformation et de solutions. Le seul qui m’apparaît à la fois complètement nouveau et en rupture avec toute cette problématique, c’est La Barbarie à visage humain de Bernard-Henri Lévy.

Lettre à Paul Guilbert, juin 1977.

Bien sûr que la correspondance entre Bernard-Henri Lévy et Michel Houellebecq déborde de force, d’intelligence, et de qualités littéraires dans cet automne qui en manque tant. Il y a aussi chez les deux un point commun très fort, c’est qu’à leur manière ce sont des visionnaires. Nous savons comment Houellebecq a « vu » les attentats de Bali avant même qu’ils n’arrivent. Et, je considère que La Barbarie à visage humain, ce sont, dès 1977, des pages qui « voient » le mur de Berlin s’écrouler à l’automne 1989.

Lettre à Raphaël Mobillon, septembre 2008.

Bernard-Henri Lévy à propos de Jacques Martinez

Mes trois M : Matisse, Malevitch, Martinez

Lettre à Paul Guilbert, février 1984.

Martinez n’est pas un vertueux, c’est un artiste. Et c’est pourquoi il est de ceux qui, sous nos yeux, sont en train de faire mentir les nouvelles chouettes de Minerve qui, après la fin de l’Histoire, après la fin de la philosophie, prophétisent la fin de la peinture. Un spectre hante le monde – c’est celui, ici et ailleurs, ici comme ailleurs, de l’éternelle jeunesse de l’art.

Été 2007, texte pour un catalogue.


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