Penser contre : le philosophe en guérillero
Toute philosophie a son climat propre, sa Stimmung inimitable. Celle de Bernard-Henri Lévy, aussi loin qu’on remonte dans la genèse de son œuvre, est dominée par un talent cultivé auprès de son maître Louis Althusser : celui de « penser contre », de polémiquer, c’est-à-dire de mener une guerre, un polêmos – donc d’identifier les ennemis contre lesquels le penseur doit faire rempart de sa systématicité. Penser contre : le modèle philosophique de BHL est donc celui de la guérilla ; penser, selon lui, c’est livrer une guerre de position et de tracer ce qu’Althusser nommait une « ligne de démarcation », sur une ligne de front ultra-mouvante, où des ennemis circonstanciels dissimulent souvent des ennemis essentiels.
De ses reportages au Bangladesh en 1971 à ses prises de position en faveur, par exemple, de l’insurrection soudanaise du général Yasir Armin, BHL a pourfendu toutes sortes d’adversités, mais il est un ennemi qu’il a toujours tenu dans sa ligne de mire, en joug et en respect : c’est la pureté ; l’idéal de pureté ; ou, mieux : la volonté de pureté. Plus désastreuse, plus ravageuse, à ses yeux, que la volonté de savoir, peut-être plus destructrice et nihiliste encore que la volonté de puissance nietzschéenne, la volonté de pureté sous-tend une épistémè dont toute l’entreprise réflexive de Bernard-Henri Lévy apparaît comme l’inlassable dénonciation. Car la pureté condense la noirceur, dont, depuis quarante ans, il s’est fait le reporter engagé. Derrière les rodomontades de tel leader national-populiste, comme chez les jeunes tueurs à machette du génocide rwandais, dans la tête des purificateurs ethniques de la Grande Serbie comme chez l’assassin anglo-pakistanais du journaliste Daniel Pearl, Omar Sheikh, mais aussi chez les « vertueurs » français de Dominique Strauss-Kahn après l’affaire dite du « Sofitel », un démon unique est repérable, camouflé sous des mobiles dissemblables, et ce démon, c’est le démon de la pureté.
La récurrence de ce motif confère à BHL une place singulière dans la famille antitotalitaire : quand Hannah Arendt, par exemple, voit dans le refus de la « pluralité humaine » la signature suprême du totalitarisme, quand François Furet, dans Le Passé d’une illusion, tend plutôt à incriminer, pour sa part, l’ « illusion » historiciste et qu’Alain Finkielkraut, dans L’humanité perdue, leur donne raison à tous les deux en qualifiant le totalitarisme d’« hypnose du chiffre deux », c’est-à-dire de réduction, robespierriste ou léniniste, du problème humain à « deux camps », BHL préfère sonder, solliciter, disséquer une « passion triste ». D’où des définitions dissemblables de la lutte antitotalitaire : pour le fondateur du Messager européen, sortir du totalitarisme, c’est « compter jusqu’à trois » ; pour le directeur de La Règle du Jeu, c’est, d’abord et avant tout, résister au vertige de la pureté.
L’universaliste intranquille
Résister au vertige de la pureté ? C’est en 1994 que cette idée si décisive prend forme sous sa plume. La Fin de l’histoire et le dernier homme, le best-seller du politologue américain Francis Fukuyama, publié en traduction française deux années auparavant, a laissé entrevoir un triomphe planétaire, par contagions successives, de l’ordre libéral et démocratique. Et tandis que rien ne semble pouvoir renverser l’hégémonie du modèle de Fukuyama, tandis que l’extinction progressive des antagonismes dans l’horizon irénique de la « fin de l’histoire » passe pour une quasi-évidence, BHL se lance en franc-tireur et secoue le consensus « post-communiste ». Fidèle à sa ligne polémique, mais surtout à son pessimisme et à son refus de la téléologie, le philosophe explique, dans son livre, La Pureté dangereuse, que, loin de clore sur un happy end le devenir mondial, la chute du Mur de Berlin laisse redouter un émiettement, ou un morcellement, de l’universel. À la promesse d’une exténuation progressive de la conflictualité, le philosophe répond par la thèse d’un regain tragique des conflits – d’une reviviscence de l’âgon, sur fond de relativisme généralisé. Et de décrire, dans des chapitres qui paraissent un remake du Malaise dans la Civilisation de Sigmund Freud, la double menace : le désert de l’anomie qui croît, et l’attrition des grands signifiants d’universalité.
À l’universalisme confiant de Fukuyama, l’antitotalitaire qu’après l’évanouissement du bloc de l’Est, BHL n’a pas cessé d’être, oppose un universalisme inquiet. Il se fait gloire de son intranquillité. Pour prendre l’entière mesure de la régression globale qu’il prédit, il déploie un modèle conceptuel inédit, celui de la « volonté de pureté ». Un modèle ajusté au monde en cours de formation, et le seul, selon lui, à envisager le dés-astre qui vient : « Veut-on vraiment changer de temps ?, demande-t-il. Entrer, pour de bon, dans le temps qui vient ? Une seule solution : la volonté de pureté, qui en sera, hélas, le maître-mot[1] ». Une notion, toutefois, dont l’honnêteté impose de reconnaître que, dans la philosophie de Bernard-Henri Lévy, elle a déjà reçu, à cette date, une ou deux occurrences littéraires. Dans Les derniers jours de Charles Baudelaire, l’écrivain avait effleuré cette passion ambiguë de la pureté. Il avait notamment perçu en elle l’un des moteurs de la déraison moderne, guidé alors par les préventions de poète des Fleurs du Mal à l’endroit de la « folie de pureté des amis du genre humain ». Mais La pureté dangereuse innove en érigeant la pureté en schème explicatif presque exclusif des nouvelles configurations barbares.
L’exemple de la Bosnie et de l’Algérie
Bernard-Henri Lévy en est certain : malgré les prophéties optimistes de Fukuyama, malgré le panglossisme de ses émules français, l’histoire s’engrène à nouveau dans sa roue mauvaise. Cinq ans exactement après sa prise de position, aux côtés de Jacques Derrida et de Christian Bourgois, en faveur de Salman Rushdie victime de la fatwa de l’ayatollah Khomeiny, BHL dresse une nomenclature décourageante des lieux multiples où pointe une nouvelle débâcle du sens. A côté de la Russie, en proie à des syncopes nationalistes, et du Rwanda, que fracture alors un génocide dont la négation ne cessera de le hanter, BHL analyse plus particulièrement le sort fait à deux pays que les adeptes de la pureté s’acharnent à détruire.
D’abord, la Bosnie, ce miracle de coexistence, cette société ouverte que ses qualités mêmes désignent à la fureur et au vandalisme du national-communisme serbe et de son bras armé, les tchetniks. Cette Bosnie, dont il a déjà épousé la cause, deux ans auparavant, et où « la purification ethnique n’était pas le moyen, mais la fin […], n’était pas une arme, certes hideuse, au service d’une guerre qui aurait eu sa logique, son programme et ses buts, c’était le but même, l’entier programme de la guerre[2] ». Cette Bosnie qui, parce qu’elle est un concentré d’Europe, polarise sur son nom la colère des obsédés des cadastres, des forcenés des frontières : de tous ceux que révulse la multiplicité, la muticulturalité danubienne célébrée par Claudio Magris.
Ensuite, l’Algérie, le pays de naissance du philosophe, bien sûr, mais surtout l’un des premiers terrains d’affrontement entre la laïcité et ce qu’il n’appelle pas encore le « fascislamisme » ; de ce pays, où le FIS, le parti islamiste, épaulé par les GIA (les groupes islamiques armés) a lancé une guerre à outrance contre le régime né du FLN, Bernard-Henri Lévy écrit : « Quant à l’Algérie enfin – et, derrière l’Algérie, tous les pays menacés, ou gagnés, par l’islamisme, – ils sont aussi, et ô combien ! malades d’une pureté dont il serait trop facile de ne rapporter le souci qu’au spectacle de la corruption, au demeurant éhontée, du pouvoir d’État FLN[3] ». L’Algérie malade de la pureté ? Avec quelques autres Français de l’époque, dont son ami André Glucksmann, le philosophe, qui a enquêté sur place, martèle cette hypothèse. Et il en voit la preuve dans le sort réservé par l’insurrection islamiste aux intellectuels « égorgés sur leur palier[4] », ou mitraillés, en pleine rue, à bout portant, comme si leur existence même constituait « une sorte de salissure sur l’unité immanente de la Nation arabe[5] ». Une première caractéristique du fascisme de la pureté se dessine : comme dans l’Italie mussolinienne et dans l’Allemagne nazie, comme dans le Cambodge des Khmers rouges, la volonté de pureté va de pair avec une hostilité ouverte envers les porteurs de binocles, les desservants de la pensée et tous ceux qui font profession d’esprit d’examen :
On repérait un intellectuel, au Rwanda, à ce qu’il portait des lunettes. On le reconnaît, en Algérie, à une allure, une gestuelle, une façon de marcher, de se tenir, de se vêtir : un écart, imperceptible parfois – mais qui trahit, toujours, l’influence de l’Occident et une altération, nécessaire, dans la limpidité de l’Oumma. Propriété, unicité, inaltérabilité, intemporalité, limpidité : ce sont les mots de la pureté ; et c’est bien, chaque fois, au nom de cette pureté qu’au terme d’une traque obscure, et d’une interminable terreur, on finit par exécuter un homme dont le seul crime est de penser[6].
La volonté de pureté est anti-baudelairienne
Ses aperçus journalistiques sur les ravages de la pureté sous-tendent, aussi, une phénoménologie de la volonté de pureté, qui ranime et actualise des élaborations conceptuelles plus anciennes. Selon BHL, « il faut, à chaque fois que cette intégrité, ou cette pureté, sont mises au poste de commandement, y voir le signe d’un intégrisme qui ne dit pas toujours son nom, mais qu’il n’est, évidemment, pas interdit de reconnaître et désigner comme tel[7] ». Politiquement, cela implique l’existence d’une « internationale intégriste[8] » dont la signature est le « fantasme d’un corps plein, purgé de ses éléments parasitaires[9] ».
Baudelaire, on s’en souvient, reprochait aux « amis du genre humain », c’est-à-dire à ceux qu’on n’appelait pas encore les progressistes, d’ignorer le Péché originel. À l’inverse, le refus de consentir au déni de la Chute constituerait, selon l’auteur des Derniers jours de Charles Baudelaire, l’une des trames esthétiques et éthiques les plus géniales de l’œuvre baudelairienne. Telle que BHL en dresse le diagnostic, la volonté de pureté est foncièrement anti-baudelairienne : le péché originel y est toujours fantasmé comme résiliable. Le bois tordu dont se compose l’humanité pourrait lui aussi être redressé à volonté. Ainsi l’intégriste n’est-il pas aveuglé, avant tout, par des convictions délirantes, mais par une ontologie erronée : pris dans le labyrinthe d’une surréalité, il a foi en l’existence d’une « bonne origine[10] » dont il faudrait, à toutes forces, ranimer la plénitude envolée. « Il n’y a qu’une origine, et elle était bonne, pense celui dont la volonté de pureté affecte le jugement. Seulement, Staline a trahi Lénine. L’Émir s’est séparé du Calife[11] ». Autrement dit, « une déviation […], une erreur d’interprétation, de lecture, dans le texte sacré[12] » aurait fait déraper la machine, et il suffirait de remonter à la bifurcation fatale, de repartir à zéro et de réinitialiser l’histoire. Par-delà la correction du « clinamen », le déni du péché originel encourage une politique démiurgique : « Le péché était radical, irrémédiable – et c’est même ce qu’il y avait d’insupportable aux yeux de l’intégriste ; l’avantage, avec une déviation, c’est qu’on peut remonter à l’embranchement, reprendre la bonne chicane, effacer l’erreur en quelque sorte[13] ». Dans la vision puriste de l’Histoire, il est toujours possible d’en appeler contre le mal auprès d’une instance providentielle : « L’intégrisme (…) est une remontée, non pas à l’Origine, mais au lieu du mauvais embranchement[14] ».
Naturalisme, organicisme, et finalités de la volonté de pureté
Ne pas croire, d’ailleurs, souligne avec force Bernard-Henri Lévy, que cette régression métaphysique toucherait plus certaines religions séculières que d’autres : au cours du vingtième siècle, toutes ont suivi la folle cadence du désir de pureté. Toutes : les communismes, qui n’ont pas attendu Staline pour devenir des purismes effrénés et « casser en deux[15] » l’histoire du genre humain ; les intégrismes religieux, entés sur la résurrection de l’origine ; et bien sûr tous les fascismes, dans les différentes variantes de la droite révolutionnaire, qui donnent libre carrière au fantasme par excellence de l’internationale intégriste : le « fantasme d’un corps plein, purgé de ses éléments parasitaires[16] ». Fantasme à l’œuvre dans la Révolution fasciste que de bons esprits continuent alors de décrire comme une forme tiède et bonasse de réaction : le régime de Vichy. Prolongeant L’Idéologie française, BHL montre que le « cauchemar sinistre et glacé de Vichy », selon la formule de Roland Barthes, fut aussi un cauchemar de pureté, car la volonté de pureté a pu s’y renforcer d’un naturalisme et d’un organicisme congruents avec ses orientations. Naturalisme, d’abord : dans le cas du régime fondé par le maréchal Pétain sur les ruines de la France républicaine de Léon Blum et de Jules Moch, le naturalisme est comme l’air qu’on respire. Dans ce ressourcement tellurique, où bon sang et bon sens conspiraient à humilier les transcendantaux de la « Gueuse » bafouée, le mot d’ordre a été de faire fond sur le « substantialisme spontané des sociétés[17] ». Une stratégie de régénération, dirigée contre tous ceux qui étaient censés troubler la concorde holistique de la France éternelle, les Juifs, les francs-maçons, les communistes etc., a remis en position d’autorité les instincts, les appartenances primordiales et ces unités premières d’identification – cette « topomanie, cette recherche effrénée d’un sol où se résume, et s’épuise, l’identité́ d’un peuple[18] » qui ne ment pas. Organicisme, ensuite : « Cette société pleine, présente à soi, naturelle, ce corps social mirobolant, et bien formé, qui n’attend, pour renaître, que de voir dissipés les miasmes du droit, de la politique, des idées ou de la représentation, n’est-ce pas une autre version de cette “bonne communauté” qui était le fantasme central des intégristes[19] ? », demande le philosophe.
Naturalisme, organicisme, déni du péché originel : est-ce tout à fait un hasard si les trois affects fondamentaux de la volonté de pureté, comme le suggèrent quelques remarques éparses dans La Pureté dangereuse, voisinent, dans l’ordre de la signification philosophique, avec le climat terrible de la gnose ? L’expérience gnostique, c’est celle de l’être-jeté, c’est la déréliction de l’homme abandonné au sein d’un univers, non seulement inachevé, mais surtout perçu comme malfaisant. Dans l’Antiquité tardive, la gnose culminait dans l’escapisme : il s’agissait, pour ceux qui la cultivaient, de favoriser leur échappée vers d’autres cieux, dans un arrière-monde, dans une surréalité consolatrice – loin d’une Terre inhabitable. Aux Temps modernes, l’aspiration gnostique se ré-ancre dans l’Ici et maintenant : il s’agit de cuirasser un Homme nouveau, exhaussé au-dessus de sa finitude ; la transfiguration de la nature de l’homme redevient une promesse à accomplir à l’horizon de l’histoire. Avec le philosophe allemand Hans Jonas, son collègue Eric Voegelin fut un des exégètes les plus lumineux de la tradition gnostique. Sa lecture insiste sur le lien d’affinité de l’expérience primordiale de la gnose – celle d’un monde odieux, à fuir et à déserter – avec les solutions totalitaires forgées par l’ère moderne, dans l’espoir d’épuiser le problème humain.
Lorsque le sujet s’éprouve d’abord comme jeté (geworfen), il en est réduit, pour retrouver sa souveraineté sur son existence, à remettre son séjour terrestre en chantier. « La réalité effective doit être annihilée, c’est la grande affaire de la gnose », analyse Voegelin. Or, dans ses Remarques autobiographiques, commentant les conséquences pratiques de l’attitude gnostique, il ajoute, désabusé : « L’attente métastatique d’un nouveau monde succédant au vieux monde au cours de la vie présente est devenu un facteur permanent de trouble dans la réalité politique ». Pourquoi ? Parce que, ajoute-t-il, selon la gnose, « l’état eschatologique de perfection sera atteint par la violence directe ». Voegelin, ce conservateur antinazi, a la catastrophe allemande au cœur quand il écrit ces lignes pessimistes. On songe, alors, à la page lumineuse de BHL sur ce que Emmanuel Levinas nommait la « philosophie de l’hitlérisme » :
Nazis par pureté. Nazisme et volonté de pureté. Il faudrait relire tous les textes canoniques du nazisme, reprendre tous ses programmes, et toute cette littérature de propagande accumulée, avant la prise du pouvoir, et parfois après, par les Goebbels, les Rosenberg, et il faudrait y relever les traces de cette autre constellation métaphorique – positive, elle, et qui se veut lumineuse, puisqu’elle désigne, justement, cette virginité perdue de l’Allemagne aryenne[20].
Aux frontières du délire apocalyptique, la volonté de pureté se dissipe et s’évanouit pour laisser la scène à une autre figure diabolique, qui en est le prolongement et l’ombre portée : la volonté de guérir – autrement dit le médicalisme. Dans la pensée de BHL, c’est le concept qui consacre l’élucidation du phénomène totalitaire.
Note de bas de page (n° 1)
Bernard-Henri Lévy, La Pureté dangereuse, Paris, Grasset, 1994, p. 93.
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Bernard-Henri Lévy, La Pureté dangereuse, Paris, Grasset, 1994, p. 93.
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Ibid., p. 71.
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Ibid., p. 74.
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Ibid., p. 76.
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Ibid., p. 76-77.
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Ibid., p. 77.
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Ibid., p. 78.
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Ibid., p. 65.
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Ibid., p. 82.
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Ibid., p. 122.
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Ibid.
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Ibid., p. 123.
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Ibid.
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Ibid., p. 124.
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Ibid., p. 87.
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Ibid., p. 82.
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Ibid., p. 258.
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Ibid., p. 207.
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Ibid., p. 233.
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Ibid., p. 100.
Note de bas de page (n° 2)
Ibid., p. 71.
Note de bas de page (n° 3)
Ibid., p. 74.
Note de bas de page (n° 4)
Ibid., p. 76.
Note de bas de page (n° 5)
Ibid., p. 76-77.
Note de bas de page (n° 6)
Ibid., p. 77.
Note de bas de page (n° 7)
Ibid., p. 78.
Note de bas de page (n° 8)
Ibid., p. 65.
Note de bas de page (n° 9)
Ibid., p. 82.
Note de bas de page (n° 10)
Ibid., p. 122.
Note de bas de page (n° 11)
Ibid.
Note de bas de page (n° 12)
Ibid., p. 123.
Note de bas de page (n° 13)
Ibid.
Note de bas de page (n° 14)
Ibid., p. 124.
Note de bas de page (n° 15)
Ibid., p. 87.
Note de bas de page (n° 16)
Ibid., p. 82.
Note de bas de page (n° 17)
Ibid., p. 258.
Note de bas de page (n° 18)
Ibid., p. 207.
Note de bas de page (n° 19)
Ibid., p. 233.
Note de bas de page (n° 20)
Ibid., p. 100.
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