L’Amérique était une très ancienne maîtresse. J’ai voulu savoir si elle pouvait devenir une épouse. Et c’est pour cela que j’ai passé près d’une année à tenter, comme dans les histoires d’amour, de partager le pire et le meilleur de la vraie vie quotidienne avec elle. L’image, lâchée dans le feu d’une interview, n’était peut-être pas idéale. Mais de là à me faire dire que j’ai eu un « great fuck » avec les États-Unis… La phrase est dans le New York Magazine de cette semaine. Et c’est par là que, bien entendu, commencent tous les autres entretiens depuis mon arrivée.

Les Français les méprisent (« néocons »…). Les Américains les détestent (« princes des ténèbres » et compagnie…). Voyant, moi, dans l’apparition de ce phénomène néoconservateur l’un des événements majeurs de la scène idéologique américaine, donc mondiale, depuis trente ans, je suis plutôt content, au contraire, de ce débat public avec Bill Kristol, l’un de leurs chefs de file et hérauts. Notre généalogie parfois commune. Notre identique ancrage dans l’antitotalitarisme des années 70 et 80. Ce moment bosniaque qui nous a, des deux côtés de l’Atlantique, également révoltés et inspirés. Mais nos désaccords, à partir de là. Le divorce idéologique qu’a sanctionné le dissentiment sur la légitimité de la guerre en Irak. Et le malentendu affectant l’idée même que nous nous faisons, les uns et les autres, de l’intellectuel et de son rôle. Supposons – ce que je ne crois pas – que l’Histoire vous donne finalement raison, cher Kristol, sur l’affaire irakienne. Fallait-il, parce que vous souteniez cette Administration sur un point, la soutenir sur les autres ? Fallait-il, sous prétexte de politique étrangère, endosser la peine de mort, le créationnisme, les armes de guerre en vente libre, l’interdiction constitutionnelle des mariages gays, la restriction du droit à l’avortement, le fondamentalisme religieux ? Quand, avec Bush ou avec un autre, vous allez au restaurant, prenez-vous tout le menu ? La salle rit. Fukuyama, qui arbitre le débat, se tait. Le néoconservatisme se meurt, mais il laisse un héritage : peut-être l’auteur du Dernier Homme et la Fin de l’Histoire songe-t-il, à cet instant, qu’il faudra bien quelqu’un pour, le jour venu, prendre en charge et faire fructifier l’héritage…

Mariane Pearl venue au dîner que donne Diane von Fürstenberg, dans son Studio du bas de la ville, à l’occasion de la sortie de mon livre. Il y a là des écrivains. Des journalistes. Felix Rohatyn qui doit m’introduire, demain, dans ce saint des saints de la géostratégie américaine qu’est le « Council for Foreign Relations ». Il y a les vieux copains de l’époque, il y a vingt-cinq ans, où je testais, devant les étudiants de la New York University, les thèmes de ce qui allait devenir L’Idéologie française. Et il y a elle donc, Mariane, qui, par sa seule et lumineuse présence, réunit symboliquement mes deux livres, mes deux moments américains : Qui a tué Daniel Pearl ? et American Vertigo… Mes deux enquêtes qui, somme toute, se répondent.

Ce sont les deux « shows » télévisés qui permettent, paraît-il, de véritablement lancer un livre. Le plus classique d’abord, le plus sérieux, sorte de Pivot américain dont nous n’avons plus l’équivalent et qui demeure telle une aberration, ou un îlot d’intelligence et de parole, dans la Société du Spectacle généralisé : l’intervieweur à l’ancienne, Charlie Rose. Et le plus neuf ensuite, en même temps que le plus dingue : six minutes, parfois sept, ou huit, face à un clown au grand cœur, « Guignols de l’info » à lui tout seul, dont s’est entichée l’Amérique et qui réussit, par parenthèse, à dire haut ce que la gauche n’ose plus dire qu’à voix très basse – Jon Stewart. Pendant ces six minutes-là, j’essaie de rire. De faire rire. J’essaie de dire à l’homme le plus rigolo d’Amérique qu’il a trouvé son maître, mais dans le genre comique involontaire, en la personne de ce Président Bush que je n’ai jamais entendu faire un discours sans se prendre les pieds dans ses statistiques, qui n’arrive pas à dire « stem cells », cellules souches, sans se tromper et qui, lorsqu’il prononce le mot « Amérique », ou « Armée », a cette façon si ridicule de se raidir comme au son d’un invisible clairon. Mais, des questions de Stewart lui-même, de ses blagues et, plus encore, de son objection sur les églises qu’il me reproche de juger trop sévèrement, la vérité m’oblige à dire que je ne comprends, sur le moment, pas un mot et que j’en suis réduit, pour répondre, à piloter aux instruments, dans le brouillard…

Né à Paris, d’un père uzétien et d’une mère normande, où voulez-vous que je m’enracine, demandait Gide à Barrès ? Né au Texas, de parents autrichiens émigrés à Haïti et de grands-parents russes et roumains, élevé en Belgique puis au Mexique, parlant français avec un accent allemand et anglais avec un accent français, où voulait-on que s’enracinât Paul Holdengraber, directeur de la New York Public Library et organisateur, à ce titre, de mon débat de ce soir avec Tina Brown ? Eh bien ici, justement, à New York, dans cette ville dont son cosmopolitisme est comme la quintessence et où il réussit, aujourd’hui encore, comme pour ses débats sur l’art, l’avenir du droit d’auteur à l’ère du tout- puissant Google, la dissidence iranienne, le triomphe mondial de la vulgarité, le cinéma de Patrice Chéreau, à déplacer des foules que l’on ne voit, d’habitude, que pour les meetings politiques. D’une certaine façon, d’ailleurs, c’en est un. Il règne dans la salle une belle et bonne fièvre de meeting qui ne dit pas son nom. On commence avec Tocqueville. Mais les questions m’amènent vite sur Guantanamo, le Patriot Act, l’espionnage des citoyens, l’escroquerie des armes de destruction massive de l’Irak : on a parlé d’impeachment pour les mensonges de Nixon ; on a reparlé d’impeachment pour les mensonges, bien véniels, de Clinton ; d’où vient que, face aux mensonges autrement plus conséquents de l’hôte actuel de la Maison-Blanche, plus personne ne parle plus de rien ? faudra- t-il, pour que l’on songe à empêcher George W. Bush, qu’une ou un Lewinsky se dévoue pour lui infliger un blow job ?

Stewart encore. Peut-être n’y a-t-on vu que du feu, après tout. Oui, si j’en crois le nombre de gens qui, ce dimanche, au terme de cette autre discussion, avec Adam Gopnik celle-là, à la « 92e Rue » qui est le haut lieu du judaïsme new-yorkais, sont venus me trouver pour me dire : « hi ! I saw you on Jon Stewart ! », personne ne semble avoir réellement senti que je flottais complètement dans l’interview de l’autre jour. Un sur deux m’a vu chez Rose. Et un sur deux chez lui, Stewart. Le compte est bon. Et il en dit long, de nouveau, sur l’état présent des forces dans l’industrie du livre américaine. Gopnik, lui, plus grand style que jamais, plus New Yorker que moi tu meurs, mettra son point d’honneur à ce que la moitié, ou presque, de notre échange porte sur ce dont l’industrie ne nous aurait, par elle-même, sûrement jamais laissé parler : Levinas, son œuvre, son héritage, son centenaire.

Il faut imaginer Jean-Pierre Pernaut chroniquant, pour Le Monde des Livres, l’ouvrage d’un intellectuel américain. C’est le tour que m’a joué Sam Tanenhaus en publiant à la une de la « Book Review » du New York Times la descente en flammes de mon livre par le plus populaire des animateurs de radio américains, l’amuseur que des millions d’Américains écoutent, tous les samedis, depuis quarante ans, en direct du Minnesota, l’inventeur du « Prairie Home Companion Show », la légende dont Robert Altman vient de s’inspirer pour le scénario de son dernier film – Garrison Keillor lui-même. La voix de l’Amérique profonde ? La réaction du Midwest face à un intellectuel, qui plus est étranger, venant expliquer ce qu’est un Américain, d’où il vient et ce qu’il lui est permis d’espérer ? Ce gros symptôme de francophobie que j’ai passé un an à chercher sans le trouver et qui me serait servi là, sur un plateau, mais trop tard, le livre fini ? Ou bien – c’est l’opinion de Will Murphy, mon éditeur, chez Random House – le parfum de scandale qui nous manquait et sans lequel, en Amérique encore plus qu’ailleurs, un livre tarde à percer les blindages de l’indifférence et de la volonté de ne pas lire ?

Arrière-salle de « Politics and Prose », la librairie mythique de Washington que Rushdie, Auster ou Tony Kushner ont marquée de leur présence. Foule de mal-pensants. Foule de mal-votants. Foule d’Américains ordinaires qui ne semblent pas mécontents, eux, de voir un Français venir leur dire qu’il aime l’Amérique ; qu’il déteste l’antiaméricanisme, cet attracteur du pire, ce géométral des passions françaises et mondiales les plus douteuses ; mais que bon, voilà, cette passion de l’Amérique et cette détestation de ceux qui la détestent ne l’empêchent pas, bien au contraire, de dire ce qui, dans le pays d’aujourd’hui, est en train de tourner le dos aux valeurs fondatrices de la démocratie selon Thoreau, Emerson et Thomas Paine.

Boston où il a fallu, au dernier moment, à deux reprises dans la même journée, et pour cause d’affluence ingérable, se transporter, de l’autre côté de la rue, dans l’église baptiste du quartier. Est-ce l’austérité du lieu ? La banalité, à laquelle je ne me ferai décidément jamais, de ces temples protestants ? Est-ce leur ressemblance si frappante avec des banques, des salles de concert ou de conférence, des musées, des stades ? Est-ce le naturel implacablement souriant et finalement assez gênant avec lequel ces gens semblent se faire à l’idée d’un agnostique montant en chaire pour y prononcer des mots qui ne lui sont pas destinés et qui, parfois, l’offensent ? Moi qui ai été si ému chaque fois qu’il m’est arrivé (il est vrai que c’était, toujours, dans des circonstances douloureuses) de prendre la parole dans une église catholique, je ne ressens, là, rien de semblable – ou alors un trouble, oui, mais c’est celui de cet excès de prose où, à la fin, se perdent les âmes.

Chicago. Catherine Hamilton, présidente de la société des « American Friends of Versailles », a réuni là, chez elle, dans cet appartement orné de boiseries rapportées de quelques-uns des plus beaux châteaux français, tout ce que la ville compte de milliardaires éclairés, philanthropes et, m’assure-t-elle, « tocquevilliens ». S’en trouvera-t-il un, un seul, pour avoir véritablement lu le livre et être tombé sur la page où je décrivais, à Chicago donc, le soir de l’inauguration du Parc du Millénium, la procession, aux côtés du maire Dailey, de ces tycoons momifiés que j’imaginais descendus en droite ligne des dynasties mafieuses du temps d’Al Capone et du Green Mill ? Bien entendu non. Mais, devant la gentillesse de mes hôtes, devant l’élégance, la curiosité, la culture de leurs invités, devant la qualité, enfin, du débat qui s’engage à l’initiative du président de la Franco-American Foundation, Nicholas Dungan, je me surprends presque à regretter ce trait qui les blessera si, un jour, ils s’en avisent.

Épuisé ce matin. Épuisé d’avoir à répondre, dix fois par jour, aux mêmes éternelles questions sur Tocqueville, les prisons, ma plus grande surprise, ma plus forte déception ou la scène que je choisirais pour résumer, s’il n’en restait qu’une, ce livre et ce voyage. Et au bord de m’endormir tandis que je commence, au téléphone, depuis ma chambre d’hôtel, cette énième interview en direct, et qui doit durer une heure, avec une radio du Middle West. Alors, pour me désennuyer, je mets CNN sans le son. Puis, sur mon ordinateur, Amazon.com dont un ami m’avait averti que, parce qu’on peut y suivre en direct l’évolution de la liste des best-sellers, c’est devenu la drogue des auteurs américains en même temps que leur cauchemar. Et je me rends compte, très vite, de ce détail fort distrayant pour un écrivain coutumier de nos bonnes vieilles listes à la française qui bougent au rythme lent des semaines : ici, ça bouge tout le temps ; j’ai l’impression que ça clignote, au moins pour les premiers titres, presque aussi vite que les indices boursiers dans le coin gauche de l’écran de LCI ; en sorte qu’à l’idée – sûrement imaginaire, mais peu importe – du fermier du Wisconsin cliquant sur sa commande de téléachat pendant qu’il écoute sa radio, je me réveille et me prends au jeu.

Supposez encore un livre qu’il faudrait défendre, en même temps, à Paris et à Varsovie, à Stockholm et à Lisbonne, à Prague, à Milan, à Londres, à Budapest, à Málaga. C’est le principe de ces « book tours » américains. C’est toute l’idée de ce second voyage qui me fait refaire en accéléré le voyage que j’ai eu tant de bonheur, l’année dernière, à accomplir dans la patience et l’étirement du temps. Aujourd’hui Seattle. Hier Portland. Demain San Francisco, Houston, Des Moines, Los Angeles. L’ubiquité, soudain, comme un cauchemar.

Coup de téléphone de l’AFP. L’article de Keillor provoque, apparemment, des réactions en chaîne. Des pour. Des contre. Des journaux pour qui deviennent contre. Des contre, qui deviennent pour. Des journaux, oui, qui se croient tenus de publier deux critiques contradictoires. Et là, Marty Peretz, directeur du New Republic, le vieil hebdomadaire de la gauche intellectuelle dont on murmure, à Washington, que son refus du fascislamisme et sa solidarité avec Israël, son soutien au concept de guerre juste et ses grandes options géopolitiques, l’auraient fait évoluer vers le côté droit, Marty Peretz donc qui, aux dernières nouvelles, a pris lui-même la plume pour, dans le prochain numéro, défendre American Vertigo. Pas de débat, vraiment, en Amérique ?

Encore une église. Mais à Berkeley, faubourg de San Francisco, face à une assemblée de gauchistes me reprochant ce que je dis, dans le livre, de MoveOn.org, cette organisation ultradémocrate née au moment de l’affaire Lewinsky sur des bases qui, selon moi, ne rompaient guère avec le puritanisme de l’idéologie républicaine. Du débat qui s’ensuit, rien ne ressort vraiment qui infirme mon hypothèse. Oui, dit en quelque sorte la salle, les procureurs anti- Clinton étaient des chasseurs de sorcières. Mais, non, Clinton n’était pas innocent pour autant et aucun droit au secret n’explique ni n’excuse la faute, le crime, le péché qu’il a commis.

The Stranger, le journal underground de Seattle qui tire à près de cent mille exemplaires et que l’on trouve dans les lieux branchés de First Avenue, du Waterfront et de Redmond. Nous parlons, plus que du livre, de Kerouac et de Ginsberg, les bons fantômes de la ville. Nous parlons d’Althusser et de sa folie. De ce qui reste de Derrida et de sa déconstruction. De Bourdieu. De Deleuze. Des thèses de Foucault sur les prisons et de ce qui les confirme dans le système carcéral américain. Nous parlons de tous les jeunes artistes que le journal défend et dont les noms, hélas, ne me disent rien. La nouvelle contre-culture US ? Seattle sera-t-elle, à l’époque qui commence, ce que fut, à la révolution culturelle des sixties, un San Francisco désormais glacé ?

A Houston, contrairement à Chicago, les gens ont eu le temps de lire le livre. Et ils ont lu, notamment, ce que j’y dis de l’admirable réflexe de solidarité qui les a fait accueillir, après Katrina, les survivants de New Orleans. Coup de chance. Car m’évite les huées qu’aurait pu me valoir, sinon, ce que je dis, par ailleurs, de la présence de reliques nazies à la « Guns Fair » de Fort Worth ou de ces parties de chasse à la caille qui ne sont ni le meilleur ni le moins périlleux – n’est-ce pas Monsieur le vice-président Dick Cheney ? – de la vieille culture sudiste…

Un autre effet de l’immensité du pays : quand, comme ici, à Miami, un livre est « sold out » et quand, de surcroît, comme aujourd’hui, les aéroports et gares de la côte Est sont bloqués par la tempête et la neige, il faut huit jours, quand ce n’est pas quinze, pour réapprovisionner les librairies ; et, en attendant, le patron des achats des Barnes and Noble de la ville en est réduit au système D – un distributeur de Portland qui dépanne de quelques exemplaires ; le Canada qui peut en livrer quelques autres ; Amazon ; un grossiste de Kansas City ; l’appareil commercial supposé le plus performant du monde tout à coup paralysé et condamné à bricoler…

Signer ses livres en blanc. Je veux dire : après la conférence, après le jeu des Q/A, c’est-à-dire des questions/réponses, après la signature personnalisée pour les lecteurs à qui vous le dédicacez face à face, signer des dizaines et des dizaines de livres sans nom, juste mon nom, parfois même pas, juste un gribouillis tant il faut aller vite et débiter de la signature. L’étape suivante, c’est la signature automatique. Le cachet, comme pour une société. Mais oui ! Il paraît que l’on y est déjà… Il paraît qu’il y a des auteurs qui, déjà, ne se déplacent qu’avec leur tampon…

Hitchens. C’est au tour de Christopher Hitchens d’entrer dans la polémique et de s’en prendre, avec son insolence et sa véhémence coutumières, à l’article du New York Times. Trois raisons pour que cela fasse du bruit et s’entende. Il est, depuis son film sur les crimes de guerre de Kissinger au Vietnam, l’un des rares « public intellectuals » d’Amérique. Il a eu, au moment de son ralliement à la ligne néoconservatrice sur l’Irak, une saison antifrançaise qui rend d’autant plus remarquable sa charge contre la francophobie de Keillor. Et puis surtout, l’article paraît dans Slate, ce journal sur Internet dont l’influence, me dit-on, commencerait de faire jeu égal avec celle des grands journaux. Je parle au conditionnel. Car c’est la partie de l’histoire dont j’ai le plus de mal, je l’avoue, à me convaincre. Trop habitué à la presse papier. Trop dérouté par cette nouvelle presse dont je ne comprends pas bien, par exemple, comment elle hiérarchise ses informations et ses titres. Je m’aperçois, maintenant que j’y pense, que je n’ai cessé, depuis un mois, de rencontrer des gens qui me parlaient de tel article paru dans le LA Times, ou de tel autre dans le Boston Globe, mais qui ne l’avaient lu que dans sa version électronique – comme si les vrais journaux n’étaient plus que le référent, l’étalon-or, l’encaisse, de cette prodigieuse inflation de non- papier que devient la presse de demain.

Finir cette tournée à Philadelphie, berceau de la démocratie américaine et l’un des derniers chapitres d’American Vertigo. Répéter là ce que j’ai dit partout, à savoir que l’Amérique a l’une des administrations les plus navrantes de son Histoire mais que l’esprit, les principes, les ressorts de sa démocratie sont infiniment plus vivants, plus sains, qu’il n’y paraît. Et m’apercevoir que ce témoignage d’espérance, cette critique de ce qui est et cette foi en ce qui sera, il n’était pas dénué de sens qu’ils viennent d’un Français : moi ou un autre, peu importe – l’essentiel était dans ce lien très ancien, brisé, et qu’il faut renouer.


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