Dans un désert qu’on dirait post-apocalyptique, ils se battent contre l’ennemi public numéro un du monde entier, Daech, avec des armes qui ne sont pas à la mesure de l’effroyable et souvent invisible puissance adverse. Parfois, sabrant le ciel bleu azur, l’aviation de la coalition leur vient en aide, mais au sol ils sont seuls, et d’être seuls les rend encore plus déterminés.
Ce sont les peshmergas, ceux qui, littéralement, affrontent la mort, qui la narguent et la toisent. On savait la vaillance et l’idéal de ces combattants kurdes, on ne connaissait pas leurs visages. Désormais, on ne les oubliera plus. Visages d’hommes qui semblent n’avoir peur de rien, du simple soldat faisant le guet au général sans casque, bientôt frappé d’une balle en pleine tête. Visages de femmes en béret rouge, impatientes d’en découdre et surtout d’affronter un adversaire terrorisé à la perspective d’être tué par une soldate, donc empêché, croit-il, d’aller au paradis. Visages calmes de guerriers légendaires, aux uniformes sans galons ni médailles.
Ces résistants à l’obscurantisme font partie de l’armée du Kurdistan irakien, dont on suit, de juillet à décembre 2015, la progression sur les 1000 kilomètres de la ligne de front qui sépare leur pays de l’Etat islamique et remonte jusqu’au nord-est de la Syrie.
En première ligne face à Daech
On les voit dans leurs fortins de fortune, dans leurs modestes salles de commandement, dans leurs petits hôpitaux de campagne. On les voit se battre sans aimer la guerre et gagner des batailles sans forfanterie. On les voit zigzaguer sur les terrains minés. On les voit accorder leur protection aux chrétiens comme aux yézidis.
On les voit contourner, en hauteur, la ville de Mossoul, qui est à leur portée, mais qu’ils n’ont pas les moyens militaires de reprendre aux djihadistes. On les voit lutter à la fois contre Daech et pour un Kurdistan unifié, qui rassemblerait, dans un islam des Lumières rêvé, leurs frères d’Iran, de Syrie et de Turquie.
On les voit, parce que Bernard-Henri Lévy a choisi de nous les montrer. Avec une équipe légère (dont un jeune cadreur, Ala Tayyeb, gravement blessé après que, sous nos yeux, sa voiture a sauté sur une mine) et avec un drone d’observation qui survole et filme les ruines du territoire ennemi, il a accompagné ces peshmergas pour rappeler aux oublieux, aux ingrats ou aux indifférents qu’ils sont aux avant-postes de la guerre planétaire menée contre le terrorisme. Des peshmergas qui ont eu raison de faire confiance à celui qui, cette fois sans se préférer, les a filmés avec loyauté.
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