La France est en péril. Un quart de nos compatriotes ont voté pour le pire. Ils ont choisi le parti, non seulement de l’anti-Europe, mais de l’anti-France. Ils ont fait le pari, non d’une autre politique, mais du nihilisme, de la haine, et de la destruction méthodique de ce qui fait lien entre les Français.

Mme le Pen, on ne le rappellera jamais assez, est l’héritière d’une longue tradition de défaitistes, de traitres à notre histoire, d’admirateurs et alliés des dictateurs, qui ont fait le malheur de la France. Hier soir encore, en ce funeste 25 mai qui restera dans les annales comme un jour de chagrin et de pitié, elle et ses acolytes cachaient mal leur impatience de mettre à bas notre Constitution, nos institutions, nos traités ainsi que tout l’appareillage d’usages et de lois qui fondent la solidarité entre les Français.

Face à ce désastre, qui touche toutes les familles politiques et morales du pays, l’heure n’est plus à l’antifascisme incantatoire. Elle n’est plus davantage aux vaticinations sur la « désespérance sociale » et le « message de colère » dont ce vote témoignerait.

La seule réponse à la mesure de l’événement sera le rapprochement, par-delà les frontières des partis et des sensibilités, de toutes celles et ceux qui refusent l’idée d’un parti factieux maître du jeu ainsi que la perspective de voir ce parti, un jour futur, accéder à d’autres responsabilités.

Il faut imaginer, face au double défi de l’extrême-droite triomphante et de la crise qui, de fait, frappe nos concitoyens, un gouvernement d’union nationale rassemblant, qu’ils viennent de droite ou de gauche, des hommes et femmes de bonne volonté résolus à mettre entre parenthèses la guerre, désormais fratricide, des républicains.


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