« En hommage à tous ceux qui sont morts pour que vive l’Ukraine ». C’est par ces mots que se termine Slava Ukraini (« Gloire à l’Ukraine »), le nouveau film de Bernard-Henri Lévy. Suite de Pourquoi l’Ukraine, documentaire diffusé sur Arte en juin dernier et qui revenait aux sources de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le film est un témoignage sur la seconde moitié de 2022 dans ce pays en guerre. Pendant plusieurs mois, l’écrivain et philosophe de 74 ans s’est rendu auprès des militaires à Kiev, Kharkiv, Izioum, Bakhmout, Sloviansk, Lyman ou Odessa.

En casque et gilet pare-balles ou en chemise blanche au col déboutonné, BHL étreint les soldats, leur tient des discours pour les exhorter à aller jusqu’à la « victoire », signe des drapeaux jaunes et bleus. Sur les images des champs de ruines ou d’une Kiev qui, « malgré les missiles toujours pointés, reprend son cours presque normal », sa voix grave et traînante se pose. Il décrit le « silence de pierres brûlées », « le froid qui colle à la peau comme une ventouse », les « miraculés qui ne savent pas qu’ils ont gagné parce qu’ils ont tout perdu »… Et cite Malraux, Drieu La Rochelle ou Vassili Grossman.

Des rencontres trop fugaces

On aurait aimé que ce documentaire donne davantage la parole à cette mère qui ne sait pas où sont ses filles de 20 et 27 ans, perdues dans une attaque, à ce Français enrôlé dans l’armée ukrainienne ou à cette soldate qui n’a vu son fils que deux fois depuis des mois mais lui fait faire ses devoirs par Zoom… Ces rencontres sont trop fugaces et la caméra revient vite sur le philosophe. Mais Bernard-Henri Lévy a le mérite d’être allé (longuement) sur le terrain, d’en rapporter un reportage édifiant et de rester fidèle à son engagement. « L’heure commande d’armer encore les Ukrainiens et de les amener jusqu’à la capitulation d’un maître terroriste qui nous menace tous », conclut-il.


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