Comme de nombreux pays dans le monde, la France est aujourd’hui la cible d’une nouvelle vague de terrorisme. Aucune cause, aucune revendication ne sauraient justifier ou excuser cette barbarie meurtrière et sanglante. Derrière le bruit des bombes et des mitraillettes, nous n’entendons rien d’autre que le cynisme de la mort semée à tous vents. La seule chose que nous comprenons, c’est le péril qui pèse sur notre liberté de vivre dans une société démocratique et souveraine qui respecte chacun à égalité de droits, quelles que soient son origine, sa religion, son opinion, et impose à chacun les mêmes devoirs.
C’est un nouveau défi pour la démocratie. Le relever, c’est rejeter l’alternative imposée par les fanatiques. Ni l’esprit de Munich et la négociation honteuse, ni la dérive sécuritaire et le quadrillage policier ne constituent des réponses adéquates. La première réponse aux terroristes, c’est le refus du chantage. L’État de droit constitue la force tranquille des démocraties.
Nous n’avons rien à espérer d’un marchandage sinistre aux dépens de notre souveraineté. Nous refusons d’identifier la détention légale d’un coupable à la séquestration arbitraire d’otages. Mais les terroristes gagneraient la partie si, pour les combattre, les démocraties cessaient d’être elles-mêmes. La logique de l’état de guerre, de l’État policier, de la suspicion et de la délation généralisés n’engendre que l’arbitraire et conforte les attitudes racistes et xénophobes. Ce n’est pas dans la régression des libertés qu’on protège la liberté.
Nous mettons en garde contre les attitudes simplistes, les amalgames commodes entre la communauté musulmane et les extrémistes sanguinaires. Cette double exigence de fermeté et de préservation des libertés appelle un large consensus démocratique et populaire. Les soussignés appellent à l’unité et à la cohésion de tous ceux qui vivent en France, quelle que soit leur origine, pour vaincre le fléau du terrorisme. “
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