Né le 5 novembre 1948, Bernard-Henri Lévy entre en 1968 à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, où il est élève de Jacques Derrida et de Louis Althusser. Il est reçu en 1971 à l’agrégation de philosophie. Reporter de guerre pour Combat au Bangladesh pendant la guerre de libération contre le Pakistan, il publiera en 1973, chez Maspero, son premier livre : Bangladesh, nationalisme et révolution, réédité en 1985 au Livre de Poche sous le titre Les Indes rouges.
Bernard-Henri Lévy enseigne l’épistémologie à l’Université de Strasbourg, et la philosophie à l’ENS de la rue d’Ulm. Jusqu’en 1976, il est membre du groupe des experts de François Mitterrand. Parallèlement, il entre aux Éditions Grasset comme directeur d’une série de collections, dont « Figures », où s’exprimera le courant dit de « la nouvelle philosophie ». Il collabore à plusieurs périodiques. Chez Grasset paraissent La Barbarie du visage humain (1977) puis Le Testament de Dieu (1979). En 1980, il fonde avec Jacques Attali, Françoise Giroud, Marek Halter et quelques autres « Action internationale contre la faim ». La même année il crée, avec Marek Halter encore, le « Comité droits de l’homme » qui milite pour le boycott des Jeux olympiques de Moscou et qui mettra sur pied, l’année suivante, « Radio Kaboul libre ». Enfin Bernard-Henri Lévy parraine avec Marek Halter la naissance de SOS Racisme. Dans le même temps il continue d’écrire : en 1981 paraît chez Grasset L’Idéologie française ; en 1983, chez Denoël, Questions de principe, et en 1984, chez Grasset, son premier roman, Le Diable en tête (prix Médicis). Paraissent ensuite : Impressions d’Asie (Le Chêne/Grasset, 1985), Questions de principe deux (Le Livre de Poche, 1986), Éloge des intellectuels (Grasset, 1987).
Quelle bibliographie, déjà, pour ce philosophe-romancier éminemment médiatique, beau comme le Solal du livre d’Albert Cohen, Belle du Seigneur, et comme lui dandy, exigeant, parfois excessif dans ses répulsions comme dans ses enthousiasmes, mais qu’on ne peut côtoyer sans tomber sous le charme ! Ses soudains moments de sévérité, même, ne choquent pas. La grande différence entre ses courtisans et ses détracteurs est que les premiers ne se sentent pas tenus de raser les murs. Nous croyons ne faire partie d’aucune de ces deux espèces excessives, et nous retrouvons quelques lignes du « message » qu’il avait fait parvenir à Lu (no5) à propos de la publication de son premier roman, Le Diable en tête : « Quand un philosophe décide-t-il de prendre le risque d’un roman ? Quand il est las de sa voix, je pense. Sourd de sa propre langue. Excédé d’une vision du monde simple, univoque, avec l’inévitable part de raideur, voire de dogmatisme légitime, qu’implique par définition la forme même de l’assertion philosophique. Et qu’il éprouve le besoin, donc, au plus secret de son travail, de passer le relais à une forme qui allège ce qu’il ne faut pas craindre d’appeler “ses idées fixes”. »
Sans vanité, mais concevant l’orgueil comme une princière voix intérieure, cet homme de pensé et d’action s’est imposé avec une évidence rare. D’où la somme de dit et d’écrit, de non-dit et de ruminé, le concernant. Le plus simple est donc de convier nos lecteurs à une nouvelle découverte de Bernard-Henri Lévy par l’exploration de son deuxième roman, Les Derniers jours de Charles Baudelaire.
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