Est-ce un Mirage ? Un hommage à Caesar ? Une vue de l’esprit ? Forcément, on a relu la nouvelle deux fois (voire trois) en découvrant lundi dans le magazine ukrainien NV que pour certains braves combattants ukrainiens, à la manœuvre autour de Bakhmout, la reconquête des champs sauvages du Donbass avait un petit goût de Saint-Germain-des-Prés… Il se trouve que dimanche, les Forces armées ukrainiennes ont libéré le village de Klichtchiïvka, à 7 km au sud de Bakhmout. La bataille fut rude, il ne reste plus une maison ou un jardin en état. Mais les contre-attaquants ukrainiens s’enorgueillissent d’avoir repris de haute lutte aux Russes deux positions stratégiques, lieu des combats les plus durs, qui permettront de couvrir les actions offensives à venir. Les Russes boutés, la nomenclature a changé. Nouveau nom de code militaire des positions : « Macron » et « Bernard-Henri Lévy ».

« BHL est un habitué »

Le colonel Vlad Volochine, chef du groupe de presse « Soledar » explique : « Nous avons donné à deux positions nettoyées à Klichtchiïvka le nom d’Emmanuel Macron et de son conseiller (sic) Bernard-Henri Lévy parce que nous comprenons que ce sont des personnes respectables, déclare à NV l’officier ukrainien. Lévy, par exemple, est un grand ami de l’Ukraine, qui fait beaucoup pour nous. C’était parmi les positions les plus dures à Klichtchiïvka, quand on les a prises, on y a installé des positions de tir. D’autres positions s’appellent “Sanglier”, “Charlie” ou “Gibbon”, mais ce sont les deux seules à qui on a donné des noms de personnes. La position “Lévy” est située au nord, en direction de Bakhmout, et la position “Macron” est à 200 mètres. C’est très dangereux là-bas, les Russes qui en savaient l’importance tirent inlassablement. On les a conservées et à Klichtchiïvka, on appelle ça “être sur les Français”. »

Pour la chronique militaire, on rappellera que Klichtchiïvka, quelques centaines d’habitants avant l’invasion, est d’une importance cruciale, car elle est située sur l’embranchement ferroviaire reliant Bakhmout à Horlivka, ville majeure du Donbass occupé. « Les Russes ont jeté ici toutes leurs réserves pour conserver la localité », indique le colonel Volochine, qui n’est pas un inconnu pour le philosophe français. « Je suis allé cet été à Tchassiv Yar et aux abords de Klichtchiïvka avec le colonel Volochine, confirme Bernard-Henri Lévy à Libération. Je suis évidemment très ému. Très. Il n’y a pas de plus bel honneur pour moi que celui-là. » Régulièrement, BHL visite l’Ukraine, arpentant les abords du front et les scènes de crimes de guerre. « BHL c’est un habitué, un peu comme Boris Johnson, ils ont peut-être l’impression qu’ici en Ukraine, les gens les prennent plus au sérieux qu’à la maison », sourit un ancien député.


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