Un pas décisif vient d’être franchi, concernant la Syrie, par le chef de l’État français lors de sa conférence de presse d’hier, 13 novembre.

Ainsi donc, par sa voix, la France reconnaît la coalition syrienne, fruit de la rencontre de Doha et de l’unification des diverses composantes de la résistance à la dictature de Bachar Al-Assad, comme « seule représentante du peuple syrien » et comme préfiguration du futur « gouvernement de la Syrie démocratique ».

Nous sommes, de ce fait, et à l’instar de ce qui fut fait en mars 2011 par Nicolas Sarkozy, pour le CNT libyen, le premier pays occidental à reconnaître cette résistance comme représentante légitime et légale de la Syrie.

Cela a pour conséquence que la France (et tout autre pays qui l’imiterait) a, désormais, du point de vue de la légalité internationale, toute liberté et plein droit d’aider et armer ce nouveau pouvoir légitime.

Ni elle ni ses éventuels alliés n’ont plus besoin, pour cela, d’une résolution de la communauté internationale ; ils n’ont plus à attendre, pour agir, une motion exprès du Conseil de sécurité des Nations unies ; finis les vetos russe et chinois bloquant le droit d’ingérence dans les frontières d’un État tenu pour maître chez soi jusques et y compris quand cette souveraineté ne signifie plus que le libre droit de disposer de son peuple et de le massacrer.

Mieux, et en vertu de la logique découlant de cette reconnaissance, François Hollande est fondé à exiger de l’ONU qu’elle fasse en sorte que les zones libérées, contrôlées par le nouveau pouvoir, soient sanctuarisées sans délai.

Les mots ont été enfin dits. Il aura fallu de longs mois d’un carnage incessant, il aura fallu un désastre politique et humain dont nul n’avait imaginé ni prévu l’ampleur, pour que soit mis politiquement fin à l’attentisme, au non-interventionnisme et au régime des larmes de crocodile.

On attend maintenant les actes qui seront le corrélat de cette déclaration courageuse et que nous attendions. De la France, mais aussi du reste de la communauté internationale, pays arabes et États-Unis en tête, on attend, on espère, des décisions qui nous mettent en règle avec nos arrière-pensées, nos pensées et, désormais, nos engagements. Des canons, des missiles antiaériens, des armes défensives, pour Alep, Homs et le reste de la Syrie libre.


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