« J’affirme que le Pakistan est le plus voyou des États voyous d’aujourd’hui. J’affirme qu’est en train de se former là, entre Islamabad et Karachi, un véritable trou noir en comparaison duquel le Bagdad de Saddam Hussein était un dépotoir d’armes périmées. »

C’est la conclusion de l’enquête époustouflante que Bernard-Henri Lévy livre aujourd’hui sur l’assassinat, le 31 janvier 2002 à Karachi, de Daniel Pearl. Reporter au Wall Street Journal, Daniel Pearl, 38 ans, avait le tort d’être américain, juif et journaliste.

Décapité puis découpé en dix morceaux, Pearl eut le tort de s’intéresser à Richard Reid, l’homme aux baskets explosives qui manqua un attentat sur un vol Paris-Miami le 22 décembre 2001. Enfin, Pearl aura eu le tort de découvrir que les « fous de Dieu » islamistes pakistanais fournissent les rangs de l’Al-Qaïda de Ben Laden et des services secrets du pays (ISI).

Fanatisme et atome

Proches du terroriste Ben Laden, deux hommes émergent de ces sectes d’intégristes fanatiques préparés pour la « guerre sainte » (djihad) : Omar Sheikh, condamné à mort en juillet 2002 pour avoir fait tuer Pearl, et un certain Gilani.

Ce dernier, aidé par des savants atomistes et extrémistes musulmans pour qui l’uranium n’a plus de secret, aurait permis à Ben Laden, l’armateur du 11 septembre 2001, de se doter « d’armes de destruction massive susceptibles de renverser de façon décisive, en sa faveur, le rapport des forces avec le monde civilisé ».

Pendant un an, à Los Angeles, Washington, Londres, Madrid, Paris, Sarajevo et à Karachi surtout, Bernard-Henri Lévy a voulu tout savoir sur Daniel Pearl et Omar Sheikh, son assassin. Il a voulu comprendre « cette saloperie qu’est la violence des hommes sur les hommes ».

Un livre est là, fiévreux, nourri d’inquiétude et saturé d’informations de première main. Un livre que le plus haut péril accompagne et définit.


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