SÉBASTIEN LE FOL : La dernière biographie que vous avez lue.

BERNARD-HENRI LÉVY : Pierre Guyotat.

Celle que vous aimeriez écrire.

Raymond Roussel.

La vertu, chez les autres, qui vous agace.

L’obéissance.

Le défaut que vous préférez.

Le goût de l’excès.

Le plus grand interdit que vous ayez transgressé.

Le tabou de l’« idéologie française ».

Êtes-vous fier d’être français ?

Je suis heureux d’être français.

Ce que vous aimez le moins dans la France.

La tentation de dire « non » au référendum européen.

Les villes où vous pourriez vivre.

Jerusalem, Cuernavaca, Sarajevo, Naples, New York.

Qu’emportez-vous toujours dans votre valise ?

Des livres.

Votre livre culte.

Dépend des périodes. Longtemps, le Kaputt de Malaparte.

Le classique qui vous tombe des mains.

Rabelais.

Dernier choc littéraire.

De la démocratie en Amérique, de Tocqueville. Ce fut aussi un choc politique.

Votre mauvais goût.

Les romans policiers. Tous. Horace McCoy. Mais aussi SAS.

Le plus beau compliment que l’on puisse vous faire.

Lire ou, mieux, relire l’un de mes livres.

Et le reproche le plus juste que l’on vous ait fait.

L’impatience.

Pour lequel de vos adversaires avez-vous le plus de considération ?

Régis Debray.

Votre définition du luxe.

L’ubiquité.

Maîtres à penser et à vivre.

A vivre : Sartre. A penser : Malraux.

Comment définiriez-vous votre philosophie de vie ?

Fabriquer, chaque jour, la plus grande quantité possible de liberté.

Votre plus gros échec.

Les guerres oubliées qui continuent.

Pensez-vous vous être déjà trompé politiquement ?

Pas tellement, non.

L’image qui vous manque.

Le visage, vivant, de mes amis disparus.

Vous définiriez-vous plutôt comme un homme d’influence ou un séducteur ?

Un écrivain.

Qu’est-ce que vous regardez en premier chez une femme ?

La démarche.

A quel signe infaillible reconnaissez-vous la bêtise ?

Certains gestes.

Qu’aimez-vous le moins en vous ?

Ma part d’enfance.

Dissoudre la tristesse ?

Travailler, écrire.

Usage des psys ?

Nous parlons politique.

Votre dernier cauchemar ?

Un nouveau livre sur moi.

De quoi avez-vous abusé ?

Des amphétamines.

La musique qui vous ressemble le plus.

La Mort de Virgile, du romancier Hermann Broch.

Connaissez-vous le solde de votre compte en banque ?

A peu près, oui.

Film culte.

La Règle du jeu de Renoir.

Le rôle que vous pourriez incarner au cinéma.

Le Matthieu des Chemins de la liberté.

Le nectar qui vous rend meilleur.

Les bons livres de mes amis.

Qu’y a-t-il de droite en vous ?

L’antiprogressisme.

Et de gauche ?

La nostalgie du progressisme.

Que craignez-vous ?

La mort subite.

Comment vous y prendriez-vous pour affronter un scandale ?

En prenant mon temps.

Votre parfum.

Celui que m’a offert ma femme.

Dress code.

Le vêtement n’est pas un code, c’est une discipline.

Seriez-vous aussi célèbre si vous aviez porté des chemises noires ?

C’est si bête, cette histoire de chemises.

Quel est votre réseau ?

Quelques amis qui m’aident à contenir l’adversité.

Les modes actuelles qui vous exaspèrent.

La mode n’est jamais exaspérante ; relisez Baudelaire.

Vos vues préférées.

La vue de la maison d’Axel Munthe à Capri.

Cantines.

Au hasard.

Les hôtels où vous pourriez vivre.

Le Raphaël, à Paris ou à Rome.

Comment vous voyez-vous dans dix ans ?

Dix ans de plus. Continuant juste l’aventure.

N’auriez-vous pas préféré avoir un destin de poète maudit ?

Il n’y a plus de poètes maudits.

Quel est le meilleur moyen de se fâcher avec vous ?

Dire : « il vaut mieux que ses livres ».

Pensez-vous avoir déjà abusé de votre influence ?

Forcément. Chaque fois qu’une cause me tient à cœur.

Préféreriez-vous être ministre de la Culture ou académicien ?

Franchement, ni l’un ni l’autre.

Les livres parus sur vous vous ont-ils incité à vous remettre en question ?

Évidemment non.

Que restera-t-il de votre génération ?

Des écrivains, des trajectoires.


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